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2 février 2012

La Chanson du Pays natal (Furusato no uta) (1925) de Kenji Mizoguchi

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Ah oui, là on est définitivement dans le pointu avec le premier film muet de Mizoguchi qui a survécu (Pratiquement tous les autres sont tombés sur le champ de bataille : ne nous reste plus, en entier, que Le Fil blanc de la Cascade et La Cigogne en papier (qui étaient à l'époque narrés par un "Benshi" - autrement dit "semi-muets") et seulement vingt-sept minutes de La Marche de Tokyo et quatre d'Okichi, l'Etrangère dont je vous parlerai tout de même si vous êtes sage). Je vous sens tout émus, mais ne nous emballons point, c'est une commande : il s'agit de l'histoire d'un sympathique gazier, Naotaro, à la campagne ; tous ses amis ont pu continuer leurs études dans le secondaire mais po lui parce que ses parents sont pauvres. Il est pas super jouasse mais il se dit que si tout le monde part en ville, ben il n'y aura plus personne dans les campagnes ce qui est assez logique en soi. Il tient un beau et grand discours à ses camarade en leur disant qu'il ne faut pas négliger le nucléaire, oups, l'agriculture. Ses compagnons, charmés par sa fougue et sa vision sont bien d'accord. L'ironie de l'histoire, c'est qu'il se verra proposer par un homme blanc bon et barbu de continuer ses études à la ville. Mais le gars décline la proposition, et d'une, pour ne pas abandonner ses parents, et de deux, pour être fidèle à son propos : il souhaite finalement devenir un grand et fort fermier. Voilà, voilà, le film a reçu le prix du Ministère de l’Éducation, ce qui n'est pas forcément une gageure de qualité, hein.

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Mais attention, Mizoguchi n'est pas du genre à bâcler la chose : La Chanson du pays natal, c'est aussi une construction du récit pêchu (un flash-back quand le jeune gars se rappelle le sens de l'équité et du partage qu'il avait dès son plus son jeune âge, un flash-imaginaire (si, ça existe) quand il se voit étudiant à Tokyo), c'est encore de l'action - avec Naotaro sauvant un enfant de la noyade - et de l'honneur - notre jeune homme refusant toute récompense "parce qu'il est japonais", ça c'est dit -, c'est également du mélodrame - avec cette pauvre mère pleurant dans les bras de Naotaro parce que sa fille a décidé de partir à la ville, c'est enfin des chansons mais comme c'est totalement muet, c'est forcément un peu plus frustrant... On se régale (je tente de bonifier la chose pour vous convaincre) de ces plans champêtres ou de ces scènes où cette jeunesse échevelée s'adonne à la danse -Mizoguchi enfonce déjà La Boum). Belle leçon de courage et d'implication auprès des siens et de son pays... même si elle n'a po vraiment porté ses fruits, hein. 1925, c'est pas rien quand même et notons, pour faire un peu le malin, une belle fluidité dans le montage. Calmés ?

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