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Shangols
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11 janvier 2012

Impardonnables d'André Téchiné - 2011

photo-Impardonnables-2010-9Ohla gros plantage de la part de notre André avec ce cru 2011. Moche, mal fagoté, péniblement écrit, Impardonnables est franchement étonnant de laisser-aller, comme si Téchiné avait perdu la foi en cours de route et laissé son film partir en sucette, lâchant peu à peu tous les postes, de la direction d'acteurs au scénario. Il faut dire que ceux-ci (les acteurs) ne sont pas forcément fautifs, tant les dialogues sont impossibles. On avait peur, en entrant, que la langue de Djian passe mal au cinéma, tant elle semble entièrement rédigée pour être lue et non pas dite (sa tentative pitoyable de pièce de théâtre, Lui, en est une preuve). Mais du style de Djian, il ne reste rien ; à sa place, les scénaristes ont pondu de laborieuses phrases ampoulées, jamais naturelles, curieusement bancales, qui gâchent l'essentiel du film. Les comédiens font ce qu'ils peuvent, mais rament leur mère : Téchiné les dirige contre le scénario, leur demandant un jeu naturaliste alors que ce qu'ils ont à dire pue le théâtre. La sentence tombe : même le grand Duimpardonnables-2011-21784-581676004ssolier est à côté, on voit toutes les ficelles de son jeu, toute sa technique pour faire passer ces phrases, et c'est mauvais. Bien la première fois que je le vois mauvais dans un film, d'ailleurs. Carole Bouquet, enfouie sous 5 tonnes de fond de teint acheté à "Tout pour la Fête" (il faut qu'elle paraisse bronzée, elle paraît juste marron), ne peut pas exprimer grand-chose non plus, ce qui est dommage parce que son personnage est un chouille plus intéressant : femme moderne, dure et franche qui vit sa vie dans la plus grande simplicité, il y avait de la place pour un portrait sensible ; mais encore une fois, la direction d'acteurs est à vau-l'eau, et rien n'y fait. Même les petits jeunes sont fades (cet acteur italien est une véritable tête-à-claques).

Quant à cette histoire rocambolesque et gonflée comme une religieuse, elle lasse très vite. Là aussi, il ne reste pratiquement rien du beau roman de Djian, sauf cette histoire de disparition. Ça parle d'un écrivain retiré à Venise pour pondre son prochain best-seller, de la disparition mystérieuse de sa fille, de ses amours avec une Française, 410340-impardonnables-lobby-still-large-fullscreen-1de ses relations avec un jeune Italien homophobe et casse-cou, de son amitié avec une détective vieillissante, etc etc etc, si bien qu'on a l'impression que chaque séquence démarre un nouveau film sans qu'aucun ne soit mené au bout. Petit à petit, c'est l'agacement qui domine devant le bâclage de la construction, et même devant la maladresse du montage, fait quand même sidérant chez un vieux briscard comme Téchiné. Certaines coupes heurtent vraiment le regard (l'attaque du jeune gars contre le bateau de Dussolier est une horreur), pratiquant des hiatus qu'on devine vraiment involontaires. Encore une fois, on a l'impression que Téchiné a laissé tomber en cours de route, qu'il a regardé le naufrage se faire (la scène du début où nos deux tourtereaux se retrouvent en panne sur un bateau est symbolique de la position du gars Téchiné sur ce film) en se disant qu'il ferait mieux la prochaine fois. Comme en plus la photo est particulièrement terne et la musique faussement "philipglassesque", on ressort du bazar avec la conviction qu'on a vu là un des pires films de la carrière de notre ami Téchiné. (Gols 11/09/11)


19763592Il arrive à l'ami Gols d'avoir la dent dure. Malheureusement pas cette fois-ci tant cette oeuvre du Dédé est à la limite du pardonnable... L'ensemble est un tel naufrage qu'on finit rapidement par regretter que la barque sur laquelle se trouvent, au départ du film, Dussolier et Bouquet n'ait point été écrasée par le cargo... Téchiné, qui aime dans ses derniers films notamment, multiplier les trames, lâche carrément les chevaux sauf que cette fois-ci aucune, mais alors absolument aucune, n'est intéressante. Tout comme ce pauvre gars italien homophobe (fils d'une lesbienne qui refuse tout contact avec les hommes... point étonnant qu'elle se nomme Maria...) qui a le don pour se retrouver, quand il est poursuivi, dans des cul-de sac, la plupart des récits ébauchés ressemblent rapidement à des impasses que Téchiné laisse tomber avant d'en commencer un autre - aussi vain... Comme si on assistait à de mauvais brouillons de film. Gols évoquait à raison ce montage terriblement heurté (l'ensemble du film étant constitué de sortes de vignettes (genre mes photos de vacances à Venise "premier jour" - Dédé remplace finement ce "premier jour" par le nom des saisons (du réchauffé, vi)) composée elles-mêmes de plans comme montés à la sauvette...), on pourrait également parler de certaines scènes qui tombent franchement dans le ridicule : le passage de l'homo par dessus la rambarde du pont - youplà -, la vidéo que Mélanie Thierry envoie à son pater où elle est à deux doigts de faire in vivo une ptite pipe à son camarade de jeu - Dussolier reste grave, j'imagine mon père... -, le fracassage du chien contre le mur (est-ce vraiment utile ? dit-il), les filatures où le gars qui suit Bouquet est aussi discret que Casimir dans un magasin de verre de Murano, le final genre "eh les gars si ça c'est po un happy end téléphoné"... Bref, je me suis emmerdé de bout en bout, absolument consterné par cette histoire où les gens sont, qui plus est, tous sérieux comme des papes - eh les gars, déridez-vous, cela ne nous intéresse point vos ptits tracas. Une seule phrase peut-être à sauver, au tout début ("Alice m'a posé un lapin" - possible qu'un jour je la ressorte...), pour le reste, du temps bêtement perdu... (Shang 11/01/12)

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