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10 janvier 2012

Zebraman 2 (Zebura Shiti no gyakushû) de Takashi Miike - 2010

ZebramanPic1-600x399L'opus 1 vous avait semblé de trop bon goût ? L'opus 2 vous plongera dans une hébétude totale, puisque notre bon Takashi, dans son esthétique aussi délicate qu'un tas de Malabar mélangé et fondu au soleil, y ajoute une ou deux épaisses couches de foutoir total, à la grande joie des petits et des grands... ou à leur écœurement complet, au choix. A la vue de ce bidule improbable et hideux, on ne sait plus trop si on doit s'affliger devant la débilité profonde de tout ce qui nous est montré à l'écran, ou s'esclaffer devant les marques néo-punks du moins lisse des cinéastes contemporains. Tel que vous me voyez, je suis un peu à cheval entre les deux, tout comme Miike lui-même qui a en quelque sorte le cul entre deux chaises. S'il a voulu rendre un vrai hommage au genre (le téléfilm de super-héros nippon genre X-Or),le film est trop caustique, trop millième degré ; s'il a voulu faire une parodie, il n'est pas assez drôle et trop grand public pour remporter vraiment son pari. Mais bon, la qualité du film, tout de même, est de nous frotter à une esthétique absolument inédite, de nous confronter aux limites du kitsch, et de nous montrer une audace impressionnante au travail.

ZebramanPic2-600x400Le scénario lui-même est consternant, ou génial, comme vous voudrez : en 2025, Zebraman se réveille en ayant perdu la mémoire. Le pays est géré par un dictateur qui a instauré dans son programme le "Zebra-time", principe révolutionnaire (et pour le coup, bien trouvé, ça constitue même la seule chose un peu intelligente dans le film) : 5 minutes quotidiennes où tout est permis, viols, meurtres, déviances de toutes sortes. Le résultat est d'ailleurs une chute significative de la criminalité dans le pays, eheh. La fille du dictateur, une Lady Gaga sur-sexuée, va s'avérer être en fait la face "sombre" de Zebraman, lui endossant le rôle du gentil pur. La confrontation sera sanglante (à prononcer avec une voix d'outre-tombe). Ajoutez à ça une fillette de 25 ans (...) qui a avalé un extra-terrestre, une masse verte qui détruit le Japon façon Godzilla, un infirmier qui a lui-même interprété Zebraman à la télévision, des fliquettes en mini-jupes, et vous aurez un début d'idée du capharnaüm qui règne là-dedans. On est scié par le n'importe quoi de la chose, le ridicule des dialogues, l'ineptie du jeu d'acteurs... et pourtant il y a dans ces excès à la fois potaches et sulfureux un je-ne-sais-quoi qui fascine et vous fait rester devant votre écran... Une façon d'aller toujours plus loin, jusqu'au bout du bout de son idée, même mauvaise, sans doute. Car la plupart des idées de Zebraman 2 sont sidérantes, depuis l'insert de clips de R'n'B jusqu'aux effets spéciaux vintage, en passant par ce final absolument impossible où le héros mange un géant en entier pour le tuer (il se transforme alors en énorme baudruche et s'envole dans l'espace sous les yeux énamourés de la fillette qu'il vient de sauver) ; difficile de décrire le mélange de consternation et de respect qu'on ressent face à ça. Ceci dit, on est loin des vraies irrévérences passées de Miike, qui pond là un de ses films les plus regardables, et c'est bien pour ça qu'on reste en grande partie sur la touche. Mais ces 90 minutes sont suffisamment hors de tout, et notamment hors de tout canon esthétique repéré, qu'on apprécie de les passer auprès de ce super-héros super-naze plutôt qu'auprès des héros formatés ricains.

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