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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
17 décembre 2011

Pénitencier du Colorado (Canon City) (1948) de Crane Wilbur

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On est dans la bonne vieille échappée de prison classique, à cela prêt que les gars ont tenu à tourner le film sur les lieux-mêmes du bazar avec de vrais morceaux de convicts inside ou de gardiens. Si le but recherché est celui du réalisme... ben il est dans un premier temps un peu foiré : les personnes interrogées sont raides comme des piquets, semblant avoir dû auparavant apprendre leur réplique par cœur - "notre chef, il est bon, vivement qu'il me libère pour que je lui prouve que je suis po un méchant récidiviste mais un gentil mouton prêt à sagement reprendre ma place dans la société" (on ne voit pas trop non plus ce que les prisonniers pourraient dire...). On sait donc, depuis le départ, qu'une bande de gaziers va parvenir à se faire la belle et nous voilà partis dans les incontournables séquences de préparation : les limes qui passent en main, les armes fabriquées avec un bout du savon, du chewing-gum et un ressort de stylo, les cachettes finement trouvées (dans la chambre noire, hum, hum... reconnaissons d'ailleurs au passage que la salle de cinéma n'est pas de la gnognotte). Bon et puis c'est enfin le grand soir, les trois gardiens qu'on assomme et dont on pique les fringues, les cadenas que l'on ouvre fébrilement avant de se retrouver, mais ouais, LIBRE - on est franchement loin d'un suspense à la Bresson mais faut reconnaître que dans le genre (avec le film de Becker), c'est quand même le must. Ah, on est le 30 décembre, dans le Colorado donc, et c'est la grosse tempête de neige... Ce n'est pas vraiment le plus fun, pour nos douze échappés : outre les bagnoles qui ne veulent pas démarrer et les routes glissantes, on se pèle franchement le c.. avec sa petite liquette rayée. Nos hommes s'éparpillent dans la nature, les bons foyers ricains ferment portes et fenêtres. Po assez bien.

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Dans ce genre de panel, il y a toujours des types qui ne peuvent s'empêcher de se comporter comme des malpropres (le vidage de frigo) et faire des conneries (entre la baffe gratuite donnée au pater familias et le serrage vigoureux de la jeune fifille de dix-sept ans) et les mecs franchement mieux éduqués qui se montrent un poil plus poli (je pourrais s'il vous plaît avoir des sandwiches, demande le gars en pointant négligemment son fusil vers le plafond). Les nerveux sont sans doute les plus drôles mais la galerie de portraits manque finalement quand même un chouilla de piment. Ce sont, de façon inattendue, les bonnes vieilles femmes américaines qui se montrent sûrement sur l'action les plus... euh... imprévisibles : entre celle qui brandit un flingue face à deux intrus (oups pas chargé, well done) et cette autre qui veut péter la nuque d'un bandit à coups de marteau (on est sur la même longueur d'onde...), on se rend compte que la Coloradienne n'est pas une femme facile. Du sang-froid, que diable, elles en ont et nos pauvres hères ont bien du mal face à ces femmes de caractère à faire le poids... Nos types se font rattrapés ainsi les uns après les autres (le plus con : celui qui va direct chez sa copine qui vient de s'installer à proximité ; le plus spectaculaire : magnifique saut d'un pont suspendu, un bien bel ouvrage local d'architecture que le réalisateur s'est plu à nous présenter au début puis à filmer sous tous les angles) et si l'échappée était belle, elle fut surtout courte... Raaaah, un film de genrrrrre, mais qui ne nous a point fait bondir de notre fauteuil (de surprise ou d’enthousiasme d'ailleurs) plus que ça. Pas de quoi crâner, Wilbur.

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