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21 novembre 2011

L'étrange Incident (The Ox-Bow Incident) (1943) de William A. Wellman

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John Ford n'est point le seul à parvenir à nous faire vibrer avec des westerns dont l'humanisme transpire par tous les trous de la cartouchière. William A Wellman nous concocte, en studio, un film tendu et joliment mise en scène - superbes tableaux d'ensemble - et ce avec une distribution qui fait bien plaisir à voir (Henry Fonda is Gil, un type à la tête un peu près du stetson mais qui n'est pas sans avoir un fond de lucidité quant à la notion de justice - encore faut-il être capable de la faire respecter... ; Dana Andrews is Donald un type qui se trouve là au mauvais moment ainsi que ses deux comparses - le polyglotte Anthony Quinn et l'hirsute Francis Ford - the brother of - ; Frank Conroy is the major Tetley en meneur de cette troupe d'abrutis plus à même de vouloir pendre haut et court à la moindre occase qu'à laisser passer la justice - sa relation dominatrice avec son fils, William Eythe, est éalement des plus intéressantes : Wellman évoque au passage et avec finesse une certaine homosexualité latente (totalement assumée chez le fils qui garde, lui, la tête sur les épaules, totalement combattue chez le père qui préfère, tel un gros bourrin, se mettre des œillères et fonce tête baissée... dans le mur) ; Jane Darwell en cow-boyette pure et dure qui montre que les femmes n'ont parfois rien à envier aux hommes en terme d'aveuglément...). Une histoire simple - un type est assassiné, une meute de gens en colère est constituée prête à lapider les premiers suspects venus et face à eux une poignée d'hommes qui tentent de les raisonner avant qu'ait lieu l’irréparable -, concentrée - 75 minutes au compteur - qui constitue un bien joli plaidoyer en faveur de la notion de la Justice, mes braves.

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Bien jolie séquence d'ouverture avec ce tableau d'une femme alanguie allongée sur un lit avec, en arrière fond, un homme qui la zyeute. "Il en met du temps pour s'approcher d'elle, lance goguenard Fonda", "Always in reach, réplique philosophiquement le barman, but never able to do anything about it" - on ne sait trop encore de quoi les deux hommes parlent et pourtant ils viennent, mine de rien, de définir tout le fond du film : Fonda, qui n'a pourtant pas l'air de sortir d'un fac de Droit, s'escrimera à raisonner une meute pressée d'en finir, mais il n'est, malheureusement, po toujours évident de parvenir à ses fins... Magnifique plan, dans le final, lorsque le regard de Fonda lisant la lettre écrite par Dana Andrews aux piliers de comptoir, est caché derrière le stetson de son comparse : il est question de l'aveuglement de chacun dans cette histoire et de l'incapacité de Fonda à parvenir à les éclairer en temps et en heure - tout son drame personnel en un seul plan on ne peut plus significatif.

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Entre ses deux scènes, on aura eu tout le loisir d'admirer le sens de la composition dont sait fait preuve W.A.W : aussi à l'aise dans les plans américains pour cadrer ses personnages - plus forts en gueule qu'aptes à réfléchir - que dans les plans d'ensemble - son plateau est réduit mais lorsque sa caméra recule pour nous offrir des plans sur son casting réuni, on est à chaque fois bluffé par le côté pictural de la chose. Toute la réussite du film consiste dans cette capacité à illustrer aussi bien ces "mouvements de groupes" - la horde vengeresse, les sept hommes qui s'oppose à cette pendaison sans autre forme de procès, les trois accusés au centre des "convoitises" - que dans la façon de faire vivre et de donner du poids à chacun des individus (des premiers rôles aux seconds) de ce drame. Well done William.        

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Go old west, here

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