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12 novembre 2011

The Troll Hunter (Trolljegeren) d'André Øvredal - 2011

Troll-Hunters-image-3Ah ben oui, des fois on est fatigué, hein.

The Troll Hunter n'est pas tout à fait un film de Bresson, mais comme ce n'est pas forcément ce qu'on cherchait en envoyant le film, ce n'est pas très grave. Voyons plutôt ce qu'on peut en tirer, en partant du principe que c'est quand même un machin à destination de collégiens débiles mentaux et analphabètes. Eh bien ma foi, on peut en tirer deux-trois trucs sympathiques. A commencer par ce ton ouvertement comique que notre André Øvredal (j'adore les o barrés) utilise. Malgré l'ancrage très repéré dans le genre fantastique (caméra portée, vrai-faux document à la Blair Witch, montage soit-disant amateur), le film essaye beaucoup plus de nous faire marrer que peur. Il n'y arrive pas, il faut bien le reconnaître, tant les goûts du cinéaste en matière de comique sont douteux (le sommet avec ce troll géant qui pète, arrrr arrr arrr), et tant les petites tentatives de dérision un peu plus intelligentes sont timides. Mais on sent là-dedans un esprit décalé qui n'est pas désagréable : il s'agit des mésaventures d'un groupe de jeunes cinéastes qui filment un chasseur de trolls ; d'abord dubitatifs, les gusses vont se retrouver pris dans des traques improbables dans les forêts norvégiennes, sur la trace de ces énormes monstres complètement cons ; tout le truc du film est de nous montrer que la présence de ces trolls sur le territoire est un secret d'état bien gardé, et que le chasseur est un employé sous-payé qui exécute son boulot comme un fonctionnaire blasé. Je vous sens vous tordre de rire ; non, ça ne va pas jusque là, mais tout de même c'est pas anodin de voir ce petit ton narquois utilisé dans un genre souvent beaucoup trop sérieux.

photo-The-Troll-Hunter-Trolljegeren-2010-12En plus, c'est plutôt une bonne idée d'utiliser les légendes ancestrales de son pays pour relancer le genre fantastique, genre les peurs éternelles remises au goût du jour. Les effets spéciaux sont vraiment réussis, avec ces trolls de BD ridicules mais tout de même effrayants, complètement dans le décorum et la tradition et en même temps spielbergiens, comme un pont qui serait passé entre Ibsen et Peter Jackson. Øvredal réussit ses scènes nocturnes et les dernières séquences sont plutôt belles, car contrairement à l'essentiel de ses collègues, il sait regarder la beauté des paysages norvégiens, insérer le fantastique dans de vrais décors naturels bien jolis ma foi (ces immenses plaines enneigées où surgit subitement un énorme troll), et ne pas toujours se cacher derrière les effets de caméra (la fin est filmée en plein jour, sereinement). Ca reste un film jeune public, absolument pas primordial, voire même manquable, voire même ne regardez pas ça, mais c'est tout de même relativement original et très nettement au-dessus de King-Kong dans le genre géant poilu.

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