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31 octobre 2011

Soudain l'Eté dernier (Suddenly last Summer) (1959) de Joseph L. Mankiewicz

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Encore une indéniable leçon de mise en scène donnée par le grand Joseph qui, lors de séquences qui s'étirent tant et plus, met en scène avec une fluidité étourdissante ses principaux personnages : c'est le récit d'Hepburn - ultra collet monté - à un Clift - au regard si doux (...) - dans une forêt primaire reconstituée où animaux et plantes se font menaçants : l'histoire de ces bébés tortues dévorés par des oiseaux de proie parvient à chaque fois à me foutre des frissons dans le dos ; c'est les récits d'une Taylor - d'une beauté aussi intense que son jeu - à ce même Clift - déjà dit - qui parvient à mettre en confiance la belle loin d'être aussi folle qu'on voudrait le faire croire : les baisers qu'ils finissent par échanger en fin d'acte sont de véritables éclairs passionnés où toute l'empathie du Clift explose littéralement ; c'est encore ce flash-back magnifiquement monté où la Taylor revient sur l'épisode traumatisant de la mort de ce mystérieux et manipulateur Sébastien dont on ne voit jamais le visage : les gros plans sur le visage, les yeux ou la bouche de la Liz donnent là encore une force incroyable à cette séquence qui ne cesse de monter en intensité...

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On retrouve dans cette œuvre l'une des thématiques principales de Mankiewicz à savoir l'art de la manipulation : si Sebastien dont l'ascendant sur ces proies féminines que furent sa mère puis sa cousine a fini par se retourner contre lui - elles servaient d'appât auprès de la gente masculine, une gente qui a fini par littéralement lapider ce prédateur sexuel -, la mère semble être au diapason lorsqu'elle tente de faire passer Taylor pour folle : le retournement de situation qui a lieu au cours du récit est digne de ceux du Limier ou de The Honey Pot pour ne prendre que deux exemples en fin de filmographie du sieur. La tension dans chaque séquence est palpable - cette pauvre Taylor qui traverse les salles de l'asile et qui est à deux doigts d'y perdre la raison - et elle finit par être telle qu'on ressort de ce film comme épuisé - pour toute personne souhaitant faire le soir même des cauchemars, voilà une oeuvre que je conseillerais volontiers... Rarement dans un film un prénom aura autant résonné - comptez les "Sebastien", envoyez-moi le résultat et je vous file un cadeau - et participe à cette ambiance lancinante, quasi hypnotique de l'ensemble. Bref un film d'une maîtrise formelle absolue et interprété par des acteurs toujours sur le fil qui n'a point perdu de son aura. Du Mankiewicz à l'état brut.

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Venez prier tout Joseph

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