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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
27 octobre 2011

SERIE : Breaking Bad saison 4 - 2011

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Breaking Bad est une des meilleures séries que cette Terre ait portée, que cela soit inscrit définitivement sur ce blog, je ne pense pas que mon camarade me contredira. C'est pourquoi on lui pardonnera (à la série, donc) de nous proposer cette saison un peu faible et qui s'éloigne trop du ton originel pour vraiment convaincre. On adorait l'aspect "Oui-Oui et le cartel de la drogue" des 3 premières saisons, on aime moins cette nouvelle tendance Soprano que les auteurs ont décidé de choisir. Rien de catastrophique non plus cela dit : on retrouve avec bonheur les personnages connus, Jesse Pinkman et Walter White en tête (toujours impeccablement interprétés, ce qui fait vraiment la qualité supérieure de la série par rapport aux autres : les acteurs y sont bons), qui prennent du galon puisque les voilà au sein de l'énorme organisation de la drogue sur le secteur. Il va sans dire que les auteurs ont le sens des situations, prenant un malin plaisir à plonger le pauvre Walter dans des tourments sans cesse plus insolubles : sa femme le fait chier, son fils ne le comprend pas, le cartel de la drogue mexicain tente de l'anéantir, Jesse est incontrôlable, l'amant de sa femme est un escroc, son avocat est peu regardant sur l'éthique, son beauf flic est sur sa piste... A chaque nouvel épisode, on le voit s'enfoncer de plus en plus, la bonne idée étant de montrer sa déchéance de manière physique : son visage est de plus en plus marqué, son corps de plus en plus boitillant, et à son cancer il faut ajouter les nombreuses baffes et autres maltraitances qu'il subit sans cesse comme dans un vieux Tex Avery.

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Un ton beaucoup plus sombre baigne cette saison, entre trahisons (de la famille, des partenaires ou des grands patrons de la drogue), déchéance familiale, et cassages de corps. Les meurtres s'enchaînent (certains très impressionnants, comme ces fusillades récurrentes à l'intérieur des camions ou cette tuerie en bord de piscine), et la part belle est donnée aux personnages secrets, sérieux, arides : très belle interprétation là aussi de Giancarlo Esposito en Gus, glacial et raffiné, et marrant personnage de son garde du corps aussi professionnel qu'invincible. Malgré ça, c'est un peu ce qu'on regrette dans cette 4ème saison : l'humour est sacrifié. Même si ça et là surgissent encore quelques saillies verbales de Jesse Pinkman, ou des personnages secondaires assez drôles (l'avocat véreux), on regrette ce mélange précieux qui avait été trouvé du temps où Walter fabriquait des amphètes dans un camping-car. Le personnage est devenu beaucoup plus sombre, hanté même dirait-on, et Jesse est attiré sur une pente morbide, ce qui fait que le ton de l'ensemble est glaçant. Pas de décrochages farfelus, pas de situations impossibles tant elles sont ridicules, pas de légèreté ; on y gagne en intensité, mais on perd vraiment l'esprit d'origine. Le cancer de Walter est devenu secondaire, ses rapports avec Jesse sont moins intéressants, et on frôle même le solennel sur certains épisodes (ceux centrés sur les rapports entre Gus et Jesse). Rien de grave, encore une fois : on regarde ça comme on sirote un bon petit verre, bien calé dans son fauteuil, en trépignant dans l'attente de la suite, qui devrait envoyer vu la fin de cette saison. Yo fuckin'bitch. (Gols - 14/10/11)

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Comme le disait l'ami Gols, c'est vrai que le ton s'est durci et que cette nouvelle saison est particulièrement noire. Alors qu'on pensait la situation un poil assainie - le sacrifice d'un collaborateur pour que le duo Jesse/Walter parvienne à survivre -, on voit bien que, rapidement, ils n'ont fait qu'enfoncer le bras un peu plus profond dans un engrenage destructeur. A l'image de ce tueur sauvagement égorgé dès le premier épisode, notre duo de choc va se retrouver tout du long avec le couteau sous la gorge. Après la descente aux enfers d'un Jesse qui part sauvagement en live - l'argent fait po le bonheur, ma bonne dame, c'est clair, surtout quand on a un meurtre sur la conscience -, ce sera au tour de Walter White de s'enfoncer de plus en plus profond dans la mouise. Plus il morfle physiquement et plus les siens sont menacés, plus il tente de garder la tête froide... mais devra pour ce faire s'acoquiner avec le diable. La drogue, c'est décidément, à tous les niveaux, un véritable cercle infernal...

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S'il n'y a à proprement parler point d'épisode d'anthologie, il demeure quelques séquences joliment troussées qui font la part belle au jeu des acteurs : la scène entre Walter et sa femme où ils répètent la version qu'ils vont donner à la famille quant à ce soudain afflux d'argent - Walter pris par le démon du jeu... - est à mourir de rire (Bryan Cranston, tête baissée et regardant de travers sa femme, est impayable) ; celle où Walter livre à son fils le souvenir qu'il garde de son propre père est déchirante au possible ; ou encore toutes les séquences où Jesse et Walter s'affrontent tant physiquement que verbalement sont tendues comme un slip de trader avant la prochaine crise. C'est cette confrontation, souvent à distance, qui, à mes yeux, pourrait tout de même constituer le véritable fil rouge de cette saison, le maître à penser Walter tentant tant bien que mal de récupérer dans son giron un Jesse qui, s'il tend à s'affirmer, n'est jamais à l'abri d'une maline manipulation - le Gus l'a lui-même compris depuis le début... Un petit mot en passant sur ce dernier qui par deux fois au moins se pose en digne héritier d'un "Terminator de la drogue"... Les scénaristes, et c'est tout à leur honneur, continuent donc de laisser "respirer" la série en offrant de longues plages de scènes dialoguées, mais se montrent tout autant performants quand il s'agit de jouer avec les flash-forward (en début d'épisode) ou les ellipses - superbe construction du dernier épisode notamment où les pièces du puzzle se mettent progressivement en place sans qu'il soit besoin de s'étendre en d'inutiles explications. Quelques éclairs de violence viennent sporadiquement nous secouer et marquer notre duo de choc, et l'on se demande souvent comment le Walter parvient à s'accrocher à la rampe sans tomber dans la démence - son fou rire nerveux quand il se retrouve dans sa "cave" pour mettre la main sur son pactole est franchement hallucinant, la plongée verticale l'enfermant progressivement dans ce "cadre dans le cadre" augmentant cette impression anxiogène qui pourrait définir l'ensemble de cette saison. Moins d'humour et d'ironie, certes, mais une série à laquelle il est bien difficile de ne pas devenir de plus en plus accro... (Shang - 27/10/11)

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