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10 octobre 2011

Un Mariage à Boston (The late George Apley) (1947) de Joseph L. Mankiewicz

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Adapté d'une pièce de théâtre dont on sent que Mankiewicz s'est plu à garder le découpage et les séquences qui "tirent" en longueur pour laisser aux personnages un maximum de temps de jeu, ce film n'est peut-être point l’œuvre la plus olé-olé du Joseph, mais offre une vision de la haute société bostonienne dont le ton cul-serré est finalement tel qu'il finit souvent par arracher des sourires (la scène de la cravate offerte en cadeau au fils par sa fiancée qui l'a tricotée elle-même ou la séquence où les deux se retrouvent à chaque extrémité d'un canap ont à coup sûr inspiré les gars du Splendid pour Le Père Noël est une Ordure - mais je m'avance peut-être...). Ce petit monde bostonien gravite autour du pater familias, le fameux George Apley incarné avec brio par un grand Ronald Colman : ce dernier voit dans un premier temps avec un sale œil le mariage de sa fille avec un type... mon Dieu... de New York, et celui de son fils avec une famille dont les parents sont originaires... Goood Loooord... de Kansas City. Il tente tout de même de mettre, dans un second temps, de l'eau dans son vin en rencontrant les parents de cette jeune fille du Kansas... Il se fait grave remettre à sa place par son vis-à-vis qui tente de lui faire comprendre que ce mariage entre les deux amoureux novices a toutes les chances de capoter - po du même monde, clair... Refroidit alors même qu'il commençait par faire preuve d'un poil de tolérance et d'ouverture, il décide d'envoyer sa propre fille en Europe pour qu'elle oublie son fiancé... Mais le gars George Apley est loin d'être aussi hermétique qu'il en a l'air et serait bien capable d'un nouveau revirement pour assurer le bonheur de sa progéniture...

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Bien que les personnages donnent tous la curieuse impression d'avoir un balai dans le cul et que les premières minutes ne laissent pas présager du meilleur - le repas de Thanksgiving avec l'éternel tante et autres amis incontournables qui n'ont po grand chose de nouveau à dire -, quelques petites réflexions fusant ici ou là introduisent un chouilla de causticité ou d'humour "du bout des lèvres" à l'ensemble et dérident l'ambiance (Le père découvrant Freud (dont le sexe est à l'origine de l'oeuvre) et l'opposant à son maître Emerson (tout l'inverse...), le père tançant sa belle fille après une bataille de boules de neige avec son amoureux "aux yeux de tous" (ouah, fuck!) - alors un baiser, diable...). Mais même si le gars George paraît indécrottable dans ses conviction ultra conservatrices, le type est loin d'être totalement sourd aux évolutions du monde alentour (la scène à New York lorsqu'il s'agit de choisir une robe pour sa belle-fille) ni aux critiques frontales (lorsqu'il se fait remettre à sa place en pleine rue new-yorkaise par l'ex-fiancé de sa fille - dans un film de Nicolas Winding Refn, le père passerait sa canne au travers des naseaux de ce petit merdeux de Yale pour la faire ressortir par une oreille ; là, il reste aussi stoïque qu'une statue : garder la face, c'était une autre époque, un autre lieu)... Oui bon ce n'est pas un film de pure déconne où l'intrigue s'avère ultra passionnante, faut reconnaître. Mais ce George, personnage pétri de conviction qui se fissure à deux-trois occasions, et le côté en particulier relativement touchant des deux jeunes filles qui semblent n'avoir dans ce monde masculin presqu'aucune marge de manœuvre (la fille de George, la vaporeuse Peggy Cummins et sa future belle-fille, la guère expansive Vanessa Brown) ne sont pas sans donner une pointe de charme à l'ensemble (rah, ce n'est pas le summum de la fantaisie, reconnaissons-le, ni au niveau d'un The Dead de Huston auquel on peut parfois penser tant cette société peut paraître d'un autre temps mais ne soyons point trop dur, allez...).

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Priez pour toute l’œuvre de Joseph, ici

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