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6 août 2011

Le Portrait de Jennie (Portrait of Jennie) (1948) de William Dieterle

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Voila un drame mystico-romantique à l'ancienne qui devrait plaire à tous les fans de Marc Levy (je vois bien que cette entrée en matière est un véritable coup bas envers notre gars Dieterle). Que les fans du Marc brûlent en enfer (voilà) et que ceux qui ne le sont pas n'en dédaignent point pour autant cette roooommmance d'un autre âge (dans tous les sens du terme : le film, de 48 déjà, est en noir et blanc mais devient colorisé dans les deux grandes dernières séquences ; un procédé assez surprenant qui colle pourtant parfaitement à l'histoire elle-même puisque notre héros rencontre une jeune fille ayant vécu au moins une génération avant lui) avec le grand Joseph Cotten en amoureux transi et la pimpante Jennifer Jones toujours prête à jouer les éternelles jeunes filles en pâmoison devant son homme. C'est vrai que quand on y songe, c'est un peu cucul la praline, et qu'il faut avoir une sacrée foi en l'irrationnel pour ne pas trouver parfois cela un poil too much (un peintre inspiré par une toute jeune fille qui a vécu dans les années 10-20, qu'il recroise fréquemment au cours de son existence et dont il tombe forcément amoureux) ; mais Dieterle, lui, y croit et joue à fond la carte de la passion atemporelle : une musique omniprésente (du Debussy à la sauce Tiomkin, pourquoi pas...) qui tente d'insuffler de la féerie, une photo qui se plaît à jouer des éclairages pour nous donner des paysage où percent la lumière divine et l'image d'une Jennifer Jones qui tire vers l'angélisme, ou encore un casting composé presque entièrement de vieux (le couple phare est entouré de personnages... expérimentés, on va dire : Lilian Gish, en sœur Marie de la Bénédiction (!) doit d'ailleurs presque être la plus jeune, c'est dire) qui donne un petit côté touchant et bonne pâte à l'ensemble - l'amour, plus que jamais cure de jouvence...

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On sent que le petit cœur du tristoune Cotten (qu'on imagine toujours plus en espion qu'en amant passionné, certes) se met à battre dès qu'il croise par hasard cette brune piquante qui lui raconte n'importe quoi (- Mes parents font du trapèze dans ce lieu célèbre... - Mais il a été détruit il y a trente ans !!! - Nan, c'est po vrai - Ok, je te crois...) mais qu'il est prêt à suivre jusqu'au bout du monde. Soit il se drogue, soit c'est la peinture qui lui monte à la tête, mais on est prêt à tout pardonner à notre Joseph dont la petite pupille s'éclaire dès qu'il est en présence de sa promise... Ah ben ouais, il faut avoir gardé au fond de soi un petit côté fleur bleue (Cotten qui écume un couvent pour retrouver sa Jenni-fer, mince, quand même) pour marcher à fond dans la bazar (ma fleur est bien cachée voire peut-être fanée, je vous l'accorde). Mais bon, on prend tout de même un certain plaisir (surtout que l'image devient toute verte et moi, là, je suis fan, c'est comme ça) à voir sur la fin notre Joseph braver les éléments (il se rend sur une île dans une petit bicoque alors que la tempête et l'orage font rage) pour pouvoir une ultime fois serrer dans ses grand bras la frêle créature qu'est la Jennifer. On sait que c'est un peu n'importe quoi, que cte fille c'est du vent, que c'est dans ta tête Joseph bon Dieu, mais on est content pour lui de le voir aller jusqu'au bout de ses illusions, sans jamais en démordre. A voir le cœur chamallow avec sa bonne amie enamourée. Ou seul, oui, sinon.

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