Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 août 2011

Le Mensonge d'une Mère (Catene) (1949) de Raffaello Matarazzo

vlcsnap-2011-08-04-13h31m10s205vlcsnap-2011-08-04-13h31m16s24

Dernière fournée de la collection "Eclipse" (chez nos amis Criterion) qui nous propose de découvrir ce réalisateur rital de mélo "éclipsé" - c'est le cas de le dire - à l'époque par le néo-réalisme. Mettant de côté tout préjugé par rapport au genre et surtout par rapport à ce nom (Matarazzo...) qui ferait forcément frémir tout fan de football cinéphile (hum), on suit, tout du moins au départ, avec un œil compatissant les déboires de la belle Rosa (Yvonne Sanson) aux prises avec son passé : mariée avec un garagiste, ayant deux bambins tout droit sortis d'un livre d'images (le jeune garçon toujours prêt à donner un coup de main à son père, la chtite fille forcément adorable qui dès qu'elle te voit te saute au cou), s'entendant forcément bien avec la mama de son époux qui vit chez eux, elle incarne le bonheur à l'état brut... jusqu'à ce qu'elle recroise le chemin de son ancien amant : la guerre les a séparés et depuis le gars est devenu bien malhonnête (il vole des voitures, c'est mal) ; le pauvre n'a absolument aucune chance avec elle (elle est fière, honnête et droite, Richard Cocciante en aurait fait une chanson) mais il commence à la poursuivre partout ; comme elle résiste à sa cour à deux lires, il se met à lui faire du chantage : si elle est po gentille avec lui, il raconte tout à son mari (forcément jaloux du passé de sa belle, il est made in Italia, c'est marqué sur son slip et sa moustache). Non seulement cet homme lui fait du tort auprès de ses enfants (le chtit a surpris cet étranger en train de prendre la main de sa mère sous la table (la scène achement déchirante du film) : le gamin se sent trahi pour 32 générations) mais il est prêt, également, à tout faire pour détruire son couple ; il lui balance d'ailleurs un dernier ultimatum : elle a une heure pour faire ses valises et le suivre ou alors son mari saura tout de sa jeunesse folle.

vlcsnap-2011-08-04-13h31m54s137

On voit le drame venir de loin, elle va le voir à l'hôtel pour le conspuer et le supplier de la laisser tranquille, il la prend dans ses bras pour la forcer à l'embrasser, le mari de Rosa survient (of course) sur ces entrefaits et pam pam, oh mon Dieu, il tue cet homme qu'il prend pour l'amant de sa femme... Le reste est une succession de quiproquos bêtas : notre garagiste renie sa femme qui n'a pourtant rien fait de mal (empêchée de voir ses enfants, elle devient un véritable torrent de larmes) et elle, de son côté, se sacrifie lors de son procès en disant qu'elle a réellement fauté pour qu'il soit acquitté (tout cocu a droit de se venger dans le sang, c'est bien connu, question de culture)) ; va-t-on nous faire, cerise sur le gâteau, le coup du surprenant happy end foireux... roh nan par pitié (oh putain... et encore des embrassades, et des larmes, et des larmes et la gamine qui court pour se jeter au cou de sa mère... pouuuuh)...

vlcsnap-2011-08-04-13h32m28s214

Matarazzo n'y va point avec le dos de la cuiller pour nous livrer notre lot de situations mélodrrrrrrramatiques (le garçon tout triste de croire que sa mama en or est un salope, la gamine qui tombe forcément malade quand sa mère est bannie de la casa, la Rosa qui supplie à genoux sa belle-mère pour qu'elle puisse voir une dernière fois les bambins...) et les acteurs, tous autant qu'ils sont, donnent souvent l'impression d'avoir passé le tournage à éplucher des oignons... Comme la caméra du Rafaello se contente bien souvent de rester en plan fixe comme hypnotisée elle-même par cette réalité triste à mourir, on ne tarde point à être un tantinet exaspéré par cette enfilade de clichés digne d'un roman Harlequin (perso, la dernière demi-heure fut pour moi un vrai calvaire...) On pensait découvrir, éventuellement, un Sirk italien, ce premier film ultra guimauve et souvent surjoué ne donne malheureusement guère envie de découvrir le reste du coffret : ah il y est apparemment question de nonnes, d’émeutes en prison et de montagne tragique (des thèmes forcément forts, c'est clair...), bon, on fera peut-être une autre tentative en espérant que l'ensemble soit moins gnangnan au niveau du récit et plus subtil émotionnellement.

Commentaires
Derniers commentaires