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19 juillet 2011

La Ville enchaînée (Captive City) (1952) de Robert Wise

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L'histoire est basée les activités du comité Kefauver pour lutter contre le crime organisé aux States et le combat, digne de celui d'un chevalier blanc, mené par un journaliste qui tente de coller à la réalité. Robert Wise se sort avec une belle honnêteté de l'exercice en contant par le menu la façon dont notre journaliste a essayé de tenir tête à une ville noyautée progressivement par la mafia (ça commence par un notable qui organise des paris dans son coin, puis les notables du coin qui suivent, puis le maire qui laisse faire et la police qui ferme les yeux et enfin l'arrivée de pontes mafieux qui prennent en main une partie du gâteau...). L'ami Jim Austin (John Forsythe avec ses faux airs de Bogart jeune (mais j'étais peut-être un poil éméché) tient le film sur ses épaules : suite à la mort d'un vieux détective dont il n'a pas cru au départ les accusations faites contre certains notables, il va tout donner pour tenter de mettre à plat les rouages malsains de cette ville.

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Tentatives de corruption, menaces, tensions exacerbées, notre Jim ne se laisse point mener en bateau pour aller jusqu'au bout de sa mission. On est dans la pure enquête de terrain sans jamais chercher à faire dans l'esbroufe (le détective qui se fait écraser par une bagnole et dont on lit seulement la terreur à la lueur de phares, un témoin assassiné laissé hors-champ, un passage à tabac d'un photographe un peu trop curieux qui demeure basique) ; Wise n'hésite pas, en revanche, à nous gratifier de petits plans séquences en caméra fixe lors d'une poignée de discussions tendues et à jouer avec la profondeur de champ que lui permettent ses lentilles Hoge - ouais, j'avoue avoir pioché l'info sur TCM mais le fait est que plus d'une fois au cours du film (notamment lors des discussions au téléphone avec le locuteur au premier plan) l'effet est assez saisissant. On est peut-être jamais dans la grande maestria mais l'enquête, rondement menée, avec toutes les pièces du puzzle qui se mettent gentiment en place, parvient à marquer des points. Dès le départ on sait que notre journaliste, poursuivi par des hommes de l'ombre, est parvenu à trouver refuge dans un commissariat, mais cela n'empêche que de tout au long du film on ne craigne pour sa sécurité et celle de sa femme : maintes fois notre homme pugnace risque de se faire récupérer mais sa foi digne d'un Mr Smith demeure inébranlable. Un noir qui vire presque au documentaire et qui, à défaut de "captiver" totalement, reste une belle leçon - au sens noble - d'intégrité. Robert, born to be wise.

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