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13 juin 2011

Street of Chance (1942) de Jack Hively

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Voilà encore un petit noir qui partait intelligemment au niveau du scénario mais qui malheureusement patine grave dans la seconde partie. Belle idée que celle de cet homme à deux doigts de se prendre un échafaudage sur la tête et qui devient amnésique : vous allez me dire, c'est po vraiment original en soi, ben si parce que le gars a oublié uniquement la dernière année écoulée ; quand il pense retrouver son petit train-train quotidien (femme, taff...), il se rend compte qu'en un an pas mal de choses ont changé. Non seulement il avait quitté sa femme (toute jouasse de le voir revenir) et son boulot (qu'il retrouve illico sous prétexte que sa "dépression est finie") mais il avait aussi changé d'identité... Il pourrait passer l'éponge ("j'ai dû sacrément déconner ces derniers mois" - sûrement suite à un premier choc, le type a l'air fébrile...) mais tout n'est pas si simple vu qu'un type le poursuit comme un malade, jusqu'à venir la nuit, avec deux autres hommes, défoncer la porte de son domicile... Notre héros, un peu dépassé par les événements, met bobonne en sécurité et décide d'enquêter sur son "passé récent" : il finit par rencontrer par hasard une blonde amoureuse de lui qui lui apprend qu'il ne s'appelle maintenant plus Frank Thompson mais Danny Nearing (ah ?) et qu'il ferait bien de faire profil bas vu qu'il est accusé de meurtre... "Aurais mieux fait de recevoir cette poutre dans l’œil", qu'il se dit...

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Si cette première partie ne brille pas particulièrement par sa mise en scène (qu'il est laid ce plan dans l'appart lors des retrouvailles de l'homme avec sa femme : on se croirait au théâtre...), le récit de cet homme qui se croyait banal et qui se retrouve soudain (après un simple incident dû au plus grand hasard) ultra marginalisé est assez prenant. Il y a un petit côté "bienvenu dans la Quatrième Dimension" relativement perfide : Frank/Danny vient-il de rentrer dans un espace/temps parallèle, est-il fou, est-il possédé par un esprit ? On ébauche toute sorte de pistes pour tenter de faire le lien... Malheureusement, la suite est beaucoup moins trépidante. Frank/Danny décide de se rendre avec la blonde sur les lieux du meurtre dont il est accusé pour tenter d'éclaircir l'histoire (les circonstances ont l'air relativement troubles vu que la femme de l'homme richissime assassiné fricote dorénavant avec son beau-frère, hum hum) ; il y croisera une grand-mère paralysée qui ne peut communiquer qu'en clignant des yeux - on se croirait dans un épisode de Breaking Bad, sauf que ce n'est pas drôle du tout : la grand-mère semble connaître le meurtrier, mais comme elle met des plombes pour dire un mot (notre héros récite toutes les lettres de l'alphabet et quand c'est enfin la bonne, elle cligne : imaginez, quand la grand-mère lui demande "Bring me some toilet paper", cela prend la moitié du film). Frank/Danny est en plus tout le temps interrompu dans sa tâche et on commence franchement à perdre patience - d'autant qu'on a deviné depuis trente bonnes minutes qui pouvait bien être le réel meurtrier... La grand-mère finit les yeux en sang lorsqu'elle se met à crier la réponse et notre héros un peu balourd de se rendre enfin compte du traquenard dans lequel il a mis les pieds... Nous, cela fait longtemps qu'on a les yeux qui piquent à force de lire sur les paupières de la vieille et on assiste au final (très convenu) les larmes aux yeux - de fatigue. Jack Hively arrive dans la liste alphabétique juste après Hitchcock, eh ben il est pas malheureux...

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