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Shangols
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8 juin 2011

Le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman always rings twice) (1946) de Tay Garnett

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On a beau connaître l'histoire par cœur, on ne s'en lasse point, cette version de Tay Garnett bénéficiant de la présence de l'excellent John Garfield et de la sublime Lana Turner : la première apparition d'icelle en mini-short cousu sur elle est déjà un bonheur en soi ; elle a juste auparavant laissé tomber son rouge à lèvres que le John a ramassé : le tube en érection dans la main, John n'ose faire le premier pas vers la dame, comme si d'entrée de jeu, les rapports de force entre les deux s'installaient - tu me veux, viens me prendre. John sait pertinemment qu'en acceptant ce job, il met un pied en enfer (la pancarte "Man Wanted" qu'il brûle lui-même), on sait parfaitement, à voir leur jeunesse éclatante, qu'ils sont dangereusement faits l'un pour l'autre (et va bien falloir à un moment ou un autre que John supprime ce vieux et gentil balourd de mari),  et le voilà embarqué presque malgré lui (l'inventeur du short féminin devrait être excommunié, on est d'accord...) dans cette ballade (amoureuse) de l'impossible.

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Si Lana Turner a des jambes de deux mètres de long (la façon dont elle s'habille pour se rendre à la plage, diable...) et un corps d'une sensualité inhumaine, ce n'est point pour autant que Garnett (surveillé sûrement de près par la censure...) charge cette passion amoureuse de scènes ultra sulfureuses. Il y a certes des baisers incontrôlables entre les deux amants (comme deux aimants qui se croiseraient et ne pourraient s'éviter), des passages idylliques au bord d'une mer noire apaisante (l'eau paraissant calmer leurs "ardeurs" ou plus précisément leur passion destructrice...), mais le plus important pour le cinéaste semble avant tout de montrer que cette histoire d'amour doit lutter contre vents et marées pour réussir "à prendre corps". Dès la fuite pathétique des deux jeunes gens - profitant de l'absence du mari, ils quittent le resto pour se barrer en stop avec leurs petites valises -, on sent qu'une force mystérieuse les empêche de voler de leurs propres ailes, les ramenant inexorablement dans cet endroit maudit (maudit tant qu'il y a le mari qui guette, tout autant maudit quand il sera mort avec son souvenir qui plane...). John et Lana vont revenir de loin, de très loin (une première tentative d'assassinat qui échoue mais qu'ils parviennent à dissimuler sous des allures d'accident, une seconde tentative où tout les accuse mais où ils bénéficient de la bienveillance d'un génial avocat (Hume Cronyn) - si le type défendait DSK, il parviendrait à prouver que la femme de chambre a essayé de le violer - qui va leur permettre de retrouver la liberté, une infidélité de John qui déclenche les foudres de Lana, une tentative de chantage...) mais à chaque fois, on sait parfaitement que leur destin est lié comme les deux doigts de la main : plus il y a de "tension" entre eux, plus ils semblent fatalement attirés l'un vers l'autre... Tout finira bien un jour par s'aplanir... Et si ce n'est ici-bas, ce sera là-haut...

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Véritable petit jeu du chat et de la souris entre ces deux amants voués à se cacher au départ (guère discrets tout de même) à jouer serré ensuite (restez unis face aux accusations, plus rude...), à se méfier l'un de l'autre sur la fin (I can't live with or without you, genre). John Garfield a beau avoir deviné dès le début tous les dangers de la situation, il sait que son cerveau est en compote dès qu'il croise sa blonde. Lana Turner a beau tenter de la jouer solo, elle sait que son ego ne supportera point le départ de John. Sont comme liés pour le meilleur et pour le pire, mariés ou non... Un histoire d'amour tragique comme pas deux, joliment expédiée par Garnett et timbrée par deux stars au top.

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Commentaires
T
A la hauteur? Mouais. Alors là, pas sûr. Ou alors il s'arrête à celle des jambes de Lana (qui était petite). <br /> <br /> Mais le film, même si joliment torché, est tellement, tellement loin du gras, de la moiteur, du crado, de l'incisif et de la cruauté du roman. Aucune équivalence possible . Le roman a fait avancer le schmilblic de la Littérature. Le film, lui, n'est qu'un bon film. <br /> <br /> Bien que n'étant pas fan de Huston, force est d'admettre que le Faucon-film est un bien meilleur, artefact du roman originel que ce Facteur-là... <br /> <br /> Assurance sur la mort de Wilder, peut-être, est celui qui est le proche du but ? Et encore. J'ai beau adorer ce film, et le revoir régulièrement, il faut bien reconnaître que James Cain est tellement immense sur ces deux coups-là....!
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F
Une dizaine de films, sans évoquer les remakes, ont été tirés de près ou de loin de tout ou partie du bouquin dont l'italien "Les Amants maudits" et "La lumière d'en face" avec une certaine BB un peu moins sexy que la sulfureuse Lana Turner. <br /> <br /> James Caïn, auteur aussi d'"Assurance sur la mort" avec le même trio et la même fatalité, méritait le Nobel de littérature. L'histoire est universelle et intemporelle. Ce film, l'original, est à la hauteur.
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