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23 mai 2011

L'Enfer de la Corruption (Force of Evil) (1948) d'Abraham Polonsky

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John Garfield, petit avocat véreux de la pègre, veut jouer les cadors - et aider son grand frère - en magouillant dans une sombre histoire de paris, mais il n'a malheureusement pas lu le titre français de l'histoire : après les espoirs de gagner des millions, il devra boire le coupe jusqu'à la lie et aller jusqu'aux tréfonds de cet enfer - c'est la chuuuu-te finale, comme dirait l'autre. On est dans le petit polar nerveux filmé à hauteur d'homme, une œuvre signée par le pauvre Abraham Polonsky qui se fera blacklister peu de temps après. Garfield pense bien avoir la carrure pour mener jusqu'au bout cette affaire, n'étant pas du genre à tergiverser face à un plan juteux. Sans foi, ni loi ? Pas exactement non plus. D'abord, il veut profiter de ce gros coup pour mettre son frère - la cinquantaine, cardiaque - à l'abri. Certes, quand celui-ci tend à résister, il est prêt à appeler la police pour le faire arrêter et jouer les sauveurs - un moyen quelque peu douteux pour le gagner à sa cause mais qui part d'un bon principe. Ensuite, il n'est pas du genre à jouer les Casanova de salon : quand la femme (Marie Windsor as Edna Tucker - pas vraiment mon style non plus, soit dit en passant) de son client (Roy Roberts as Ben Tucker, roi de la pègre) lui fait par deux fois du rentre-dedans comme po possible, notre John garde la tête froide et envoie gentiment paître la dame. Enfin, derrière ces airs de petit dur, il aime à jouer les jolis cœurs et fera son numéro de charme (une chtite pointe de romance et de légèreté qui fait son effet au sein de ce film noir) auprès de la jeune secrétaire de son frère, Beatrice Pearson (une carrière éclair au cinoche, un minois tout mimi... qui frôle une certaine fadeur, sans vouloir être méchant). John est bien décidé à toucher le pactole, il touchera le fond.

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Polonsky nous fait pénétrer dans le petit monde des banques secrètes qui gèrent les paris : celle du frère du John a des allures d'entreprises familiales et l'on sent bien qu'il n'est guère question ici de gérer de gros sous. Les ambitions démesurées du John pour son frère, très discret et peu gourmand, vont forcément être fatales à celui-ci. Les confrontations entre John Garfield et son brother Thomas Gomez font dès le départ des étincelles - quand l'aîné dit non, c'est non, nom de Dieu - mais le John fait la sourde oreille et se croit suffisamment malin pour parvenir à le convaincre. Il oublie simplement que dans ce genre d'histoire, il y a toujours un chtit comptable qui finit par craquer, que les flics ne sont pas forcément des jambons ou encore que les gars de la pègre sont des types auxquels il est dangereux de faire confiance, son boss se montrant prêt à tout - quitte à s'associer avec le diable - pour sauver son business. John va penser être parvenu au fond du trou (joli règlement de compte final à l'aveugle - il se retrouve dans son bureau face aux deux cadors du milieu) mais sa chute est loin d'être terminée : son frère qu'il pensait sauver va forcément morfler sur l'occase et John devra descendre de sa tour d'ivoire pour aller le "récupérer"... (belle séquence urbaine lors de "l'épilogue" avec notre John, écrasé par les murs de la ville, engagé dans une sorte de "descente" rédemptrice). Il pensait gagner gros, il a tout perdu... si ce n'est d'avoir rencontré la dévouée et attachante Beatrice (po rien quand même). Un rôle en or - et en noir - pour Garfield, joliment mis en scène dans cette ville new-yorkaise sans pitié pour les petits malins dans son genre...

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Noir c'est noir, c'est

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