Plastic Bag (2009) de Ramin Bahrani

Sur les conseils avisés de Gary Willy, je découvre enfin ce bien joli court contant l'histoire d'un sac en plastique abandonné narrée par l'incontournable Werner Herzog, l'homme dont je suivrais la voix jusqu'au bout du monde - on a le droit de tomber amoureux d'un timbre de voix, on est d'accord ? Une existence suivie du premier souffle - le sac se gonfle avec les premières courses - jusqu'au dernier lorsqu'il se met en quête de rejoindre ce "vortex de plastique", ce mini-continent de détritus qui erre semble-t-il dans les océans. Entre-temps on partage ses joies - son attachement à sa maîtresse qui culmine, charnellement, lorsqu'elle celle-ci l'emplit de glaçons pour soigner une cheville douloureuse -, ses peines (dur de transporter des croquettes et de se voir léchouiller par un "monstre" canin), ses désillusions (un déjection canine signant en quelque sorte son arrêt de mort), sa quête : retrouver les traces de sa maîtresse dans ce monde apocalyptique où l'être humain semble n'avoir laissé que des ruines... Il connaîtra un ultime petit moment de grâce en rencontrant dans les cieux un charmant sac en plastique rouge avant de s'enfoncer dans les flots où il sympathisera avec méduses et autres poissons curieux. Un sac qui se balade au gré du vent et des courants marins, une vie qui ne manque en quelque sorte pas d'air avec son lot de "déchirures"... Le premier plan - un sac au bord de l'océan - pourrait nous évoquer la première séquence de Five de l'ami Kiarostami, même si Bahrani n'a point le même génie du plan-séquence, les diverses séquences sur ses errances aériennes une fameuse scène d'American Beauty (dommage d'ailleurs que la "rencontre amoureuse" avec le sac rouge semble être faite en image de synthèse, ça enlève un peu de "naturel" à ce sac qui jouait son rôle jusque-là avec une belle spontanéité...), sa quête en milieu marin où il croise des poissons clowns à celle de... Némo - je vois bien que mes références suivent une dangereuse pente... La chaleur de la voix herzogienne apporte une véritable "humanité" à l'histoire touchante de ce sac et il sera dorénavant impossible de regarder ses congénères sans une petite pointe d'empathie... Difficile de ne point fondre pour ce joli petit conte très "spirituel". Belle petite trouvaille, ami Willy.

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