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11 mai 2011

Valmont (1989) de Milos Forman

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Si j'avais fait part de quelques réserves sur la version de Frears, force est de reconnaître que l'adaptation de Forman via le grand Jean-Claude Carrière est encore un ton... en dessous. Produit par l'ami Claude Berri, c'est un peu Laclos chez les Télétubbies. Je gardais le souvenir d'une mise en scène légère, aérienne avec des acteurs rajeunis et moins monolithiques que dans le Frears, il y a en effet de la légèreté mais qui tire irrémédiablement vers le niais (à l'image, entre autres, des séquences interminables entre Cécile habillée en bonbon rose et Danceny nous tuant avec sa harpe)... Quelle atmosphère champêtre, sinon, propre à la déconne dans cette vision du gars Forman : Valmont drague la fadette Meg Tilly et tombe à l'eau (oh oh oh), Valmont s'amuse avec la jeunette Cécile en faisant un duel avec des morceaux de bois en guise d'épée et feint d'être mort (ah ah ah), Valmont danse avec icelle et sautille en l'air (eh eh eh), non franchement l'ambiance est plutôt à la grande rigolade ; Annette Benning et Colin Firth se fendent la pipe du matin au soir, faisant finalement un pari plus pour la forme que pour chercher à torturer l'autre... C'est rafraîchissant, c'est gai, c'est couillon comme tout et à dix lieues de l'esprit vicieux et noirissime du livre de Laclos. Quand Forman décide soudainement de faire dans le "drame", c'est soit d'un pathétisme terrible (pauvre chtite Meg Tilly en pleureuse, déjà qu'elle faisait pitié au soleil alors sous la pluie... po po po le chtit bout tout tristoune...), soit guère crédible ("Bon ben puisque c'est ça, c'est la guéguerre entre nous, nanananère, lance une Annette Benning aussi vénéneuse qu'un caniche nain - je rappelle pour ceux qui ne sont point familiarisés avec les bêtes que le caniche n'est un animal que peu vénéneux). Même quand l'heure est au tragique, il faut que le Forman, décidément impayable (et je ne parle point de tous les petits décrochages sur les domestiques toujours un peu tire-au-flanc, rororoh), tente de nous faire nous taper sur les cuisses - Valmont complètement bourré lors de son duel avec Danceny ramenant trois gaziers qu'il a pécho dans une taverne avec des trognes trop marrantes - mdr. Les allusions sexuelles dans le langage sont quasiment nulles, les scènes sexuelles interdites au moins de six ans (il a posé sa tête sur les fesses de la fifille, dis donc), les métaphores sexuelles pitoyables (Valmont est avec Meg et... hum hum le domestique couvre trois bougies avec un éteignoire - clic clic, ah ouais d'accord). On touche le fond du trou avec le final d'un grotesque absolu : Valmont meurt mais laisse un héritier et finalement tout est bien qui finit bien (merci Berri) sauf Merteuil qui fait un peu la tronche - une chtite bouderie mais elle ne gâche po trop la fête, c'est l'essentiel. Quel beau sens de la reconstitution historique tout de même avec tous ces figurants en costume, ces incontournables scènes de nuit éclairées à la bougie toutes jaunasses, ces airs de clavecin qui flottent constamment dans l'air, hein, oui, je déconne. Des liaisons mielleuses, c'est cela.

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