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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 mai 2011

Clean, Shaven (1994) de Lodge H. Kerrigan

7732702_pLe premier film du réalisateur du troublant Keane nous plonge déjà dans l'esprit schizophrénique d'un individu. Sûrement beaucoup moins captivant dans le fond que ce dernier, mais extrêmement soigné dans la forme, le film nous mène sur les traces d'un homme tout juste sorti d'un hôpital psychiatrique qui cherche à retrouver sa fille. S'agit-il véritablement d'un tueur d'enfant ? - le doute ne cesse de planer même si, au final, la réussite du film est ailleurs : Kerrigan tente de nous plonger dans son esprit, d'évoquer les sensations qu'il perçoit et la bande-son (alliée à des images judicieusement cadrées, sur des fils, des clichés de paysage...) est peut-être la plus impressionnante depuis Eraserhead. De multiples bruits viennent perturber l'équilibre mental de cet homme, dont ces multiples parasites audio, mélangés aux multiples bruits de la nature, qui n'ont pratiquement de cesse au cours du film. Refusant de se confronter à son image, l'homme va jusqu'à recouvrir de scotch ou de papier journal toute surface réfléchissante dans sa voiture, qui devient à l'image de son propre monde interne : cloisonné et déglingué. Persuadé d'avoir un émetteur dans le cerveau et dans le doigt, il va jusqu'à se mutiler (rahh le couteau qui s'enfonce dans l'ongle..., j'en ai profité pour me concentrer sur l'épluchage de ma mini-mandarine, ben ouais c'est la saison), et si c'est presque insoutenable, on ne peut pas dire que Kerrigan ne nous fasse pas toucher du doigt la folie de son héros (tiens, c'est drôle, ça). Si je dois bien avouer que le film ne m'a pas non plus passionné (d'autant que Keane est haletant de bout en bout), il faut reconnaître à Kerrigan une recherche formelle des plus convaincantes, surtout pour une première oeuvre.   (Shang - 26/10/06)


vlcsnap_2011_05_03_19h19m53s35Je n’ai pas vu Keane, vanté par l’éminent Shang, mais j’ai vu le pénible Claire Dolan, me promettant à l’époque de ne plus me taper de films de Lodge Kerrigan. Je me suis pourtant pris Clean, Shaven dans le buffet, et cette fois je l’affirme : je ne me taperai plus de films de Lodge Kerrigan. En un mot comme en cent, nous voilà face à un navet de faiseur confit de prétention, qui voudrait bien avoir l’air mais qui a pas l’air du tout, qui voudrait bien que Lynch l’adoube (l’allusion de mon compère à Eraserhead m’a laissé songeur), que von Trier l’adopte et que Bruno Dumont en fasse son héritier, mais qui ne parvient qu’à un ennuyeux clip fashion du pire effet. On ne croit pas une minute au projet du film, celui de nous faire pénétrer dans l’esprit dérangé du personnage : la faute à une bande-son de petit malin, faits de stridences faciles, de bruits clichés (des parasites, des cris d’enfants, des gratouillis divers… déjà vus dans tous les films sur la folie ; rendez-nous les volatiles de Elephant !) ; la faute à une imagerie bradée, qui va du gars prostré dans sa cellule (Alan Parker, sors de ce corps !) à des regards en-dessous qui sont devenus la marque de fabrique du gars-inquiétant-et-guedin-t’vois. L’acteur cabotine, le scénario vlcsnap_2011_05_03_22h59m04s215s’effondre dans une pose de cinéma indépendant profond, qui érige l’errance comme la finalité de son récit, mais oublie de filmer le monde extérieur, et même les petites pointes absurdes tombent à l’eau par leur trop grande artificialité (le flic étrange et ses poses de gangster entre Benoît Poelvoorde et George C.Scott). On s’ennuie sévèrement, et on se contrecarre de ce qui va bien pouvoir arriver à cette pauvre fillette poursuivie par son ogre de papa. Je veux bien reconnaître que ça et là, quand Kerrigan délaisse un peu son attirail pour filmer cru, il parvient à trouver un peu de soufre : le cadavre d’une petite fille abandonné en pleine nature, le visage de la petite héroïne particulièrement bizarre… Quelques flashs qui laissent entrevoir ce qu’aurait pu être le film réalisé par un autre cinéaste, un qui aurait moins la conviction de son génie et qui aurait regardé un peu les films des autres avant de les copier au premier degré. Kerrigan serait-il mon nouvel ennemi ? Oui.   (Gols – 04/05/11)

Commentaires
S
Bon sang j'ai vu ce film il y a presque trente ans dans une minuscule pièce de l'ICA de Londres et sur une chaise très inconfortable. Nous étions environ douze. Maintenant que j'y pense je participais peut-être à un test de conditionnement, un genre de truc à la Pavlov.
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