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27 avril 2011

Le dernier Voyage de Tanya (Ovsyanki) (2010) d'Aleksei Fedorchenko

"Dommage que le corps des femmes ne soient des fleuves, sinon on pourrait s'y noyer."

photo_Le_Dernier_voyage_de_Tanya_Ovsyanki_2009_8

Cette oeuvre de Fedorchenko où il est question de lointaines traditions finno-russes est une toute petite chose - deux hommes partent dans un cours voyage pour réaliser la crémation de la femme de l'un d'eux au bord d'un lac - aussi légère (et oubliable, rajouterait caustiquement l'ami Gols) qu'une poésie en vers libre. Fedorchenko nous initie aux rites de sa contrée (du tressage de fils multicolores dans la toison de sa douce à l'heure de son mariage et de sa mort - petite photo ci-contre au cas où ma définition ne serait point suffisamment explicite ou que vous ne me croiriez point - au brûlement du corps : les cendres étant ensuite répandues dans un fleuve), où vit cette ethnie morose - po mieux - que sont les Mérias ; des origines finlandaises qui remontent à quelques plus de quatre cents ans et une fascination pour l'eau un poil exacerbée (tu meurs noyé, tu est immortel - mais faut pas non plus le faire exprès, c'est considéré comme "mal élevé" (sic)). On suit donc nos deux hommes sur ces petites routes embrumées avec le tout jeune veuf qui s'épanche sur sa femme - cela semble faire aussi partie de la tradition (il y a même un mot pour ça, ça s'appelle "fumer" - et c'est pas nocif pour la santé en plus); ces histoires ont tendance à rappeler des souvenirs à son morne comparse qui se trouve être notre narrateur.

photo_Le_Dernier_voyage_de_Tanya_Ovsyanki_2009_paysage_russe

Ce dernier prend bien la peine de bien tout nous expliquer dans les détails (les rites ou le souvenir de son père et la mort de sa propre mère) et son discours est malheureusement parfois un peu redondant avec les images - d'autant plus que celui-là précède plusieurs fois celles-ci. Si l'on peut reprocher parfois aux cinéastes russes de rester dans un univers un peu trop "vaporeux", "opaque", faut avouer que Fedorchenko pèche un peu par excès inverse (on n'est jamais content, c'est clair). C'est d'autant plus dommage que certaines de ses images sont d'une évidente beauté et se suffisent souvent pleinement à elles-mêmes. Jolie petite toile (d'à peine soixante-dix minutes) - genre de "voyage existentiel et tragique" jusqu'au bout de la brume qui aurait sûrement gagné en force, en impact (eh ouais, faut savoir aussi titiller le spectateur...) à être un peu plus énigmatique.

ovsyankivvvv

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