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28 mars 2011

Banditi a Milano (1968) de Carlo Lizzani

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Relativement bien emballé, ce petit polar rital sanguin et sanglant, mettant en scène une bande de malfrats qui sous la houlette d'un Gian Maria Volonté pleine bourre - son rire carnassier et diabolique lors de la dernière séquence résonne encore à mes frêles oreilles - va semer la terreur à Milan. Ça démarre avec l'interview d'un inspecteur qui entre deux rictus mâchouille son porte-cigarette : le gazier est jeune mais ne donne pas l'air d'avoir les deux pieds dans le même sabot ; il décrit la montée de violence depuis quelques années dans le crime organisé - est-ce l'influence des comic-books sur la jeunesse, cela paraît quand même un peu léger... - en racontant en une poignée de séquences l'organisation des rackets dans les discothèques, les casinos ou la façon dont de pauvres filles, qui rêvent de succès, mettent le doigt dans un engrenage infernal : soit elles acceptent de se prostituer, soit elles finissent brûlées à l'essence - cornélien vi... On est tout de suite happé par ce montage d'une redoutable efficacité qui va de pair avec ce flot incessant de paroles ; la caméra, toujours en mouvement  - style reportage brut de chez brut -, semble coller aux basques des personnages et multiplie les gros plans genre paparazzi ne lâchant point leur proie. Après cette petite intro, on entre dans le vif du sujet avec l'arrestation d'un des malfrats qui a échappé de peu à un lynchage collectif, un malfrat qui va revenir en détails sur la façon dont cet ultime hold-up s'est déroulé.

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Notre trio - puis quatuor - de criminels se prend pour une bande de cadors trompe-la-mort, n'hésitant point, notamment, à réaliser trois hold-up dans la même journée. Ils tentent pendant un temps de se poser un peu en montant un ersatz de société-écran - ce qui semble surtout les passionner, c'est le recrutement de secrétaires - mais rapidement ils vont avoir des fourmis dans les jambes. Lizzani nous conte par le menu leur dernière virée, n'hésitant point à s'attarder en route sur des quidams qui ne savent point encore qu'ils vont vivre leur dernière journée. Nos "amis" ont en effet la gâchette facile - faut po trop chercher à faire le mariole dans la banque - et pètent littéralement un plomb lorsqu'ils se retrouvent pris en chasse par la police : ils se mettent à tirer sur tout ce qui bouge, abattant froidement de pauvres gars qui se trouvaient malencontreusement dans les parages ; nos gars se croient résolument invincibles, et nous voilà partis dans une course poursuite rondement menée dans les rues milanaises. Trois d'entre eux parviennent tout de même à s'échapper dans la foule mais ne tardent point à se retrouver avec toute la police du pays à leurs trousses - image impressionnante que cette nuée de flics qui battent la campagne... Lizzani plonge son spectateur constamment dans le feu de l'action et force est de reconnaître que l'on a guère le temps de reprendre son souffle ; on ne pensait point qu'il tiendrait ce rythme trépidant du départ jusqu'à la fin, c'était mal connaître la bête. Gian Maria Volonté campe avec autorité ce malfrat sans foi ni loi et nous foutrait presque les boules par son petit côté jusqu'au boutiste, égotiste et rigolard. Polar rital nerveux qui n'a(urait) point dû en son temps déplaire à un certain Scorsese.

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