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10 mars 2011

Sa Vie (The Lady) (1925) de Frank Borzage

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Une rareté à coup sûr que cette oeuvre de Borzage dont il manque des bouts (au début ainsi qu'un trou, apparemment conséquent, lors du flash-back), dont la péloche est au moins à deux endroits salement abimée, autant dire tout ce qu'on aime (...) dans ce genre d'oeuvre exhumée. The Lady est véritablement centré sur l'une des stars du muet de l'époque qui ne parvint point à survivre au passage du parlant, Norma Talmadge, et Borzage ne se gène point pour la filmer tant et plus en gros plan lorsque cette dernière passe par toute une palette de sentiments mélodramatiques... La Norma excelle à faire des yeux ronds comme des billes, à garder une grosse larme au coin de l'oeil ou à laisser un terrible courroux envahir son joli minois... La pauvre n'a pas eu une vie toujours facile et elle nous conte ses mésaventures lors d'un long flash-back qui occupe bien les trois-quarts du récit. Peut-elle prétendre au "titre" de Lady, c'est tout le suspense effrayant de cette histoire (si vous penchez vers le oui, vous brûlez) durant laquelle la donzelle va toujours faire preuve de pugnacité et d'un sens évident du sacrifice...

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Polly Pearl (la Talmadge) s'occupe d'un bar et n'est pas toujours à la fête quand elle doit gérer l'arrivée de soldats égrillards. L'un deux en particulier ne la traite guère en lady (heureusement son jeune camarade s'interpose) et Polly d'aller rejoindre un peu dépitée une table où se trouve un gentleman qui vient du même village qu'elle. Elle s'épanche, donc, racontant ses heures de gloire (quand elle faisait les beaux-jours d'un music-hall de Londres, quand elle menait la grande vie avec un homme argenté à Monte-Carlo) et sa chute (elle se fit lourder par son homme après l'avoir surpris dans les bras d'une autre femme). La Norma, assistant ébahie à la scène, fait passer dans son regard tout son amour, toute sa détresse, toute sa rage (elle crêpera d'ailleurs le chignon de l'intruse), tout son désespoir... On la retrouve quelque mois plus tard après avoir donné naissance au bébé de son ex. Elle bosse à Marseille dans un troquet, tente de veiller du mieux qu'elle peut sur son chtit bout, mais un autre drame couve (ciel !). Le père de son ex-mari (qui est mort) vient lui rendre visite pour lui piquer le bambin. Polly n'en croit pas ses oreilles (les deux) et décide de confier son enfant à une de ses amies de bonne famille qui retourne à Londres. Elle fait patienter le vieux en lui chantant une chanson (le tamps d'escamoter l'enfant) et finit par se jeter sur lui totalement hystérique (entre-temps Borzage lui aura, une nouvelle fois, donné l'occasion de montrer toute l'étendue de son talent dans la variation de mines...). Elle retournera à Londres où elle cherchera en vain son bambin - ambiance à la Seventh Heaven et à la Street Angel avec la Polly en mendiante qui vend ses chtits bouquets de fleurs alors que des policiers forts gaillards font leur ronde. Elle retombe par hasard sur la bonne dame à qui elle avait confié son enfant mais, tout honteuse de sa condition (couleur sur la palette : mine défaite), n'ose dévoiler son identité...

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Retour au présent, dans le troquet, où nos deux soldats vont foutre le bazar... Baston, un couteau qui sort, puis un flingue, oh le maladroit coup de feu qui part, rah là là le drame qui en découle, popopo le coup de théâtre qu'on n'avait vraiment pas vu venir, papapapapapa la Norma qui découvre sa belle âme... Il y a peut-être une chtite pointe de mélo too much, comme ne manquerait point de le souligner l'avisé ami Gols, mais cela permet, quoiqu'on en dise, à la Norma de briller. Borzage nous fait passer des ors du music hall et de la richesse monégasque aux rues embrumées de Londres en deux temps trois mouvements et tente de nous transmettre, au travers de son actrice, un véritable feu d'artifice émotionnel (même après le passage avec les ptits bouquets c'est point fini - humour). Bien content - faut conclure - d'avoir découvert cette "pièce manquante" dans la filmo du Frank et cette partition "toute en nuances" de cette grande star muette. Parfaitement.

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Commentaires
G
Salut, le lecteur du blog !<br /> Merci bien, z'êtes girond. Quand on viendra à Toulouse, on viendra dans votre sauna... ou pas... Y en a avec des filles faciles ?<br /> Longue vie à vous.
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S
Salut le blog !<br /> Bravo pour le blog et vos articles.<br /> C'est un réel bonheur de venir vous lire presques tous les jours.<br /> Continuez comme cela :-)
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