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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
3 mars 2011

La Maison de la 92e Rue (The House on 92nd Street) (1945) de Henry Hathaway

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Avec ce film, Hathaway initie ce fameux style polaro-documentaire avec la volonté de tourner, autant que faire se peut, dans les lieux où se sont déroulés les faits. Et quel fait, me direz-vous, puisqu'il est ici question de la façon dont les espions allemands, installés aux États-Unis, ont tenté de mettre la main sur la mise au point de la bombe atomique... Ils étaient d'ailleurs à deux doigts d'y parvenir mais heureusement le FBI et son armée de 15 millions d'agents (à vue de nez) veillaient. Hathaway nous décrit par le menu vlcsnap_986901tous les moyens dont dispose le FBI (le secret de la glace sans tain derrière laquelle tourne toujours une caméra, l'organisation au taquet pour identifier en deux minutes chrono une empreinte - po besoin d'ordi, ils disposent d'un personnel pléthorique réuni dans une salle immense qui ferait passer l'organisation administrative dans Brazil pour une réunion Tupperware à la bonne franquette -, des agents doubles dont la compétence, le courage et la qualification sont incommensurables...) pour déjouer cette fameuse cinquième colonne ; les espion(ne)s boches, franchement, n'ont aucune chance de passer à travers les mailles du filet : si jamais une femme a le malheur de laisser trainer un mégot de cigarette dans un cendar, on te retrouve en un tour de main (ils ont des machines grosses comme des centrales nucléaires pour identifier la moindre particule) le salon d'esthétique où tu peux trouver le rouge à lèvres... Un espion pète, ils gardent un échantillon - j'exagère à peine. A grand renfort de voix off pour nous narrer toute la complexité de cette organisation et d'images d'archives pour ajouter encore une touche de véracité, le cinéaste démontre par A+B que les espions n'ont aucune chance d'arriver à leur fin, qu'ils se le tiennent pour dit. On tremble pour eux.

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Ce système narratif ultra réaliste fera de nombreux adeptes et en cela le film de Hathaway est forcément remarquable. Reste le film en lui-même qui, à force de chercher à démonter et à montrer chaque rouage de cette enquête rondement menée, finit par sembler parfois un peu trop clinique. Les acteurs sont du coup ramenés à n'être qu'une petite pièce du puzzle, de simple faire-valoir stéréotypé (le bon américain jeune et sportif qui fait sa mission à la coule, les espions dont les sales tronches sont déjà des menaces en puissance...) et, en dehors de la grande patronne allemande de l'espionnage (Signe Hasso, froide comme le Groenland, droite comme une obélisque) qui fout franchement les boules, on a tendance à ne guère vibrer... Même si le final pétarade un peu dans tous les sens et qu'on apprécie, tout du long, l'évidente efficacité du montage (avec parfois des "images en surimpression" pour montrer l'incroyable réactivité du FBI), on peine à vraiment "rentrer" dans le film où l'on soupçonne, qui plus est, un poil (un demi ?) de discours propagandiste... Ai préféré dans l'oeuvre du Henry les Dark Corner et autre Kiss of Death largement plus "atmosphériques", ce film-ci demeurant quand même, au moins pour sa forme "originale", une bonne adresse...

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