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18 février 2011

Histoire de Détective (Detective Story) (1951) de William Wyler

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La journée dans un commissariat de New-York... Wyler adapte une pièce de théâtre et évite bien des pièges du genre. Ce commissariat fourmille de vie, de personnages qui ne cessent d'aller et venir et on est rapidement happé par ces différentes intrigues, ces différents cas à régler, ingénieusement mêlés. Kirk Douglas incarne magistralement le Lieutenant James McLeod, un type, selon la formule consacrée, terriblement droit dans ses bottes ; véritable parangon de vertu, personnage à la morale étriquée, Kirk n'est pas du genre à laisser quoique ce soit passer. Si cela ne tenait qu'à lui, il enverrait en prison le moindre petit voleur, sur la chaise électrique le moindre criminel... Po du genre à rigoler quoi, l'homme est aussi connu pour ses méthodes de travail quelques peu musclées. Totalement dévoué à son taff, son chef a tendance, jusque là, à le couvrir. Mais faudrait pas non plus que Kirk pousse le bouchon trop loin...

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Les arrestations se suivent et ne se ressemblent pas dans ce commissariat qui grouille de monde. Parmi les personnes interrogées, il y a entre autres : une jeune femme fantasque et fébrile (ma préférée), klepto à la petite semaine, qui va passer son temps à observer tout ce qui passe alentour comme si elle était invitée à un spectacle ; un jeune homme qui a piqué dans la caisse de son patron pour pouvoir briller auprès de sa belle - joli "parallèle" entre son histoire et celle de Kirk sur le thème de l'amour salvateur...; deux ritals (Joseph Wiseman, qui en fait des tonnes, et le trouillard Gerald Mohr) choppés en flag, en plein cambriolage ; un docteur-avorteur, Karl Schneider, traqué depuis des mois par McLeod, mouillé dans de sombres histoires... McLeod se montre autant déterminé à incriminer ce pauvre jeune homme au coeur brisé qu'à faire plonger ce docteur - quitte à employer la manière forte pour le faire avouer... Bendix (égal à lui-même), son partenaire, tente de persuader McLeod d'être un peu plus coulant avec le jeune homme mais tombe sur un mur... Le chef du commissariat, tente, lui, en vain de calmer McLeod qui a envoyé Karl Schneider, après un sérieux passage à tabac, à l'hôpital... McLeod se considère comme un pur et dur et n'est pas du genre à être prêt à faire de quelconques concessions. Il va tout de même finir par tomber de haut quand il retrouvera sa propre femme (Eleanor Parker, grande classe) dans le bureau du commissaire... Quand il apprend que cette dernière a eu affaire, par le passé, à ce fameux docteur (ben ouais...), son monde s'écroule. Sera-t-il capable de faire preuve, une fois dans sa vie, d'indulgence, et de "pardonner" sa douce ou continuera-t-il de s'enferrer dans son "infernale" morale puritaine ?

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Wyler fait preuve d'un étonnant sens du rythme (un montage au taquet et une belle variation dans les angles de prise de vue)  tout en n'hésitant pas à faire à l'occase de jolis plans-séquence - en particulier lors des confrontations entre McLeod et sa femme : joli plan, notamment, lorsque la caméra se rapproche progressivement de ce couple qui tente désespérément de se rabibocher. Tout le problème pour McLeod est de faire la part des choses entre son amour pour la belle Eleanor (sans elle, il sait que sa vie n'a plus de sens) et sa morale taillée dans un roc. Est-il réellement capable de faire preuve de compassion aussi bien au niveau professionnel que personnel... C'est là tout le drame de cet homme qui va jouer sa vie à quitte ou double lors de cette journée "cruciale"... On est un peu déçu par le twist final, véritable petite pirouette scénaristique qui offre, d'une certaine façon, une "porte de secours morale" à notre Irlandais... Un peu facile quand on y songe. Le film demeure tout de même, dans son ensemble, des plus plaisants notamment grâce à cet indéniable sens de la mise en scène : Wyler insuffle de la vie dans chacune des séquence où s'ébat cette galerie de personnages, à la fois joliment dessinés et interprétés - et une bien belle prestation de Kirk, soulignons-le once again.

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