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7 février 2011

La Porte s'ouvre (No Way out) (1950) de Joseph L. Mankiewicz

Petite chronique du racisme ordinaire et belle démonstration, au final, de tolérance et d'humanisme signée Mankiewicz, également co-scénariste sur l'action. Ce film offre à Sidney Poitier son premier grand rôle et ce dernier fait déjà preuve d'une classe évidente. Face à lui Richard Widmark en petit malfrat, raciste jusqu'au bout des ongles, qui en sera quitte pour une belle leçon de morale dans le sens noble du terme - la violence engendre la violence (on pourrait facilement remplacer le mot par la "connerie") et il se verra sauvé des mains mêmes de celui qu'il cherchait à "éliminer". La démonstration est claire et précise (pas de polémique sur ce film, j'espère, hum...) et même si cette oeuvre pourrait se voir reprocher d'être, formellement, un peu trop "carrée", elle réserve malgré tout quelques jolis temps forts.

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Widmark et son frère, deux voyous connus de la Police, ont été blessés lors de l'attaque d'une station service. Le médecin de service à la prison n'est autre que le gars Sidney qui vient tout juste d'obtenir son diplôme de praticien. Bien qu'il ait étudié comme un dingue pour en arriver là, il manque encore un peu de confiance en lui (question de pratique, forcément) et les basses réflexions racistes faites à son encontre par le Widmark (blessé à la jambe mais toujours fort en gueule) lui ajoutent une pression supplémentaire ; si la blessure de Widmark est bénigne, l'état du frère, touché également à la jambe, est beaucoup plus préoccupant - le type laisse cramer une cigarette dans sa main sans ressentir de douleur, ce qui n'est jamais bon signe. Poitier pratique immédiatement l'opération qui lui semble nécessaire pour sauver le brother mais celui-ci lui claque dans les doigts... Gosh... Forcément Widmark saute sur l'occase pour accuser Poitier de l'avoir volontairement tué ; ce dernier, cherchant à clarifier les choses, demande à ce qu'on l'on pratique une autopsie sur le corps. Il lui faut pour cela l'autorisation d'un proche (Widmark... qui refuse) et finira par se livrer à la police en s'accusant du crime du frère pour que cette dernière donne le feu vert à cette autopsie. Poitier joue gros, d'autant qu'une erreur de pronostic est malheureusement toujours possible...

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Widmark ne va avoir de cesse de chercher à envenimer la situation et alerte ses potes des bas quartiers à propos de ce "crime" commis par le Docteur. Il le fait par l'intermédiaire de l'ancienne femme de son frère - avec laquelle il avait une liaison, aussi, à l'époque - (Linda Darnell) qui a pourtant essayé de tourner la page de cette période avec les frérots depuis un bail. Elle a beau en avoir marre d'être prise pour une cruche, la pauvrette a bien du mal à ne pas être d'accord avec le dernier qui lui parle... Elle se fait rouler dans la farine par Widmark avant de prendre conscience de son erreur... Entre temps, les potes de Widmark préparent leur "vengeance" dans une décharge (un décor qui reflète bien leur pensée déglinguée) mais les Blacks, au courant de leurs préparatifs, les attaquent par surprise - ce sera forcément le pugilat... Poitier, contrairement à certains de ses proches toujours sur la défensive, tente tout du long de garder la tête froide ; il décidera donc de se livrer à la police pour calmer le jeu, après qu'une femme blanche lui a craché à la gueule alors même qu'il soignait son fils (gros climax)... Même une fois que toute la lumière aura été faite sur cette histoire (spoiler, annonce-t-il) dont Poitier sortira totalement blanchi (facile), Widmark ("atteint" aussi bien à la jambe... qu'au cerveau, clair) tentera jusqu'au bout de le supprimer... Pauv' type...  Belle idée que ce garrot réalisé sur la jambe de Widmark avec son propre pistolet, ainsi que cette petite réflexion de Poitier qui n'a pas dû déplaire au gars Martin Luther King : "I can't kill a man just because he hates me"... Belle profession de foi... du black Docteur. Sûrement pas un chef-d'oeuvre dans la filmo de ce merveilleux cinéaste, mais Mankiewicz gagne au passage tout notre respect pour sa petite pierre cinématographique édifiée contre la bêtise ordinaire.    

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