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6 février 2011

Mon Retour (My Way Home) (1978) de Bill Douglas

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Dernier volet des mésaventures de notre ami écossais Jamie qui trouve enfin le bonheur !... Euh, nan, en fait, pas vraiment, notre gamin se faisant balloter d'un endroit à un autre avant d'aller s'emmerder en tant que militaire... en Egypte (c'était alors beaucoup plus calme, à ce moment-là, certes, presque trop calme...). On retrouve au départ notre Jamie dans ce foyer pour jeunes garçons - c'est toujours pas vraiment la grosse joie de vivre de son côté (gros coup de colère : il pète son assiette dans laquelle git son pudding (c'est normalement trois ans de prison) avant de foutre le boxon dans le dortoir) - puis son falot de pater vient enfin le (re)chercher ; sa belle-mère est toujours aussi furibarde et même s'il trouve une certaine tranquillité auprès de la grand-mère, Jamie ne tardera pas à se casser de ce foyer maudit... Il passe à l'Armée du Salut (youplapla), puis est recueilli chez une femme entre deux âges (elle lui offre une pomme en bienvenue, un message généralement de bienveillance chez Douglas, mais le gamin profite de sa somnolence pour lui piquer tout le plateau), fait des petits boulots comme celui de livreur où il n'a, même alors, pas vraiment l'impression d'être à sa place (un petit Lord lui faire remarquer qu'on ne dit pas "Gaskin" mais "Gascoigne" pfiou !) et s'envole donc pour l'Egypte (ah, finis les murs en brique crasseux) pour faire l'armée (bonjour, le sable... mouais à tout prendre). Il tente de faire ami-ami avec un jeune Anglais qui essaie tant bien que mal d'éveiller notre tristoune Jamie, mais celui-là est à deux doigts de laisser tomber devant l'apathie générale du garçon. Ce sera tout de même l'occasion pour Jamie de développer son goût de la lecture (son seul échappatoire quand on y songe): après que la grand-mère lui a fait découvrir Mark Twain, il se penche sur les oeuvres de Gorki ou de Kafka. Il finit même par se rêver un jour cinéaste après avoir découvert Niagara. But long is the Road...

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C'est toujours la chienlit pour notre gars Jamie qui passe une bonne partie de l'épisode le visage tout sombre, au sens propre (il doit aimer se rouler dans le charbon, c'est pas possible) et au sens figuré. Individu mal-aimé (c'est rien de le dire) et dépressif (il y a de quoi), il est capable de terribles accès de colère (comme une rage en lui qui remonte bêtement) ou de se laisser aller à un état d'inertie qui finit, tout autant, par lasser son entourage. Douglas a toujours ce sens particulier du cadre (Jamie, tout petit point dans cette allée qui mène au château...) pour nous conter cette adolescence solitaire qui fut loin de péter le feu, l'ami Jamie finissant même par reconnaître toute sa misanthropie, comme un aveu de son expérience désespérante auprès de ses congénères... Sur le fond, c'est pas vraiment la fête du slip, comme on dit, mais la rigueur formelle du cinéaste parvient, elle, toujours à nous séduire et à rendre compte, avec une grande pudeur, de cette jeunesse misérable. This is the end of the trilogy (part one / part two), voilà.    

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