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16 janvier 2011

Buried (2010) de Rodrigo Cortès

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Qu'on repense à l'un des épisodes terrifiants de la série Hitchock presents ou à l'une des séquences les plus réussies de Kill Bill, l'idée de se retrouver enterré vivant dans un cercueil possède en elle son lot d'angoisse absolue et de délire cauchemardesque. Le gars Cortès ne s'y trompe point en tentant la gageure d'en faire un film sur 90 minutes, un concept plutôt malin, surtout quand on a un budget limité. Notre pauvre conducteur de camion pris en otage en Irak, se retrouve donc enfermé avec son Zippo et un portable, ce qui ajoute pour ma part une phobie supplémentaire par rapport au téléphone - c'est tout de même bien pratique parfois, me reprochent souvent certains amis, ouais, surtout dans ce cas-là, j'avoue... Quant à se retrouver avec un Zippo sans clopes (ouais, faut préserver son oxygène mais pris pour pris, bon sang !), c'est quand même là encore la haine. Bref. Notre ami, on le comprend, ne va point tarder à paniquer sa mère puis tentera de reprendre ses esprit en essayant jusqu'au bout de communiquer avec son preneur d'otage, le FBI, son boss, sa femme... Ce qui est assez marrant en soi, c'est qu'on a l'impression que le type est quasiment enfermé dans son poste de télé (po vu au ciné, j'avoue) et on aurait presque envie, passé les trente premières minutes, de fracasser l'écran pour lui donner un peu d'air - mais c'est bêta. Que dire sinon de plus ? Bah, Cortès parvient à nous distraire en variant gentiment ses éclairages (faut dire qu'elle est bizarre aussi cette lampe de poche multicolore), sait insuffler un poil de suspense supplémentaire en introduisant notamment un serpent dans la boîte, et sait jouer tout du long avec ce sable qui s'engouffre insidieusement dans le cercueil (l'idée devrait plaire à l'ami Gols); au delà de ça, il tente surtout de montrer que la vie est vraiment trop injuste : pauvre conducteur qui paie la méchante présence américaine en Irak - voilà, ça c'est fait -, qui se tape un patron avare jusqu'à l'os - même enterré, ils continuent de vous exploiter, ces salauds... - et dont l'interlocuteur principal - un type d'une cellule-secrète-chargée-justement-de-la-libération-des-otages, ah - semble aussi franc que Pinocchio... Il n'a finalement pas une seconde pour s'emmerder et cela enlève malheureusement un peu du sentiment terrible de claustrophobie qu'on s'attendait à ressentir - ce n'est pas non plus, à mon avis, une super idée de la part de Cortès de faire des plans "de l'extérieur" de la boîte : si cela accentue d'une certaine façon son isolement, on perd terriblement, au passage, en "sensation claustrophobique" qui était tout de même le grand principe de la chose. Sorti de là, si je peux me permettre, la belle idée originale de départ s'émousse progressivement devant ce besoin absolu de faire, toutes les dix minutes, à tout prix "le spectacle". Buried demeure du coup un honnête divertissement qu'on aura tout de même tôt fait d'enterrer dans ses souvenirs.      

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