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20 décembre 2010

Une Tragédie américaine (An American Tragedy) (1931) de Josef von Sternberg

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Il y a de belles choses dans ce film de von Sternberg, un petit côté presque borzagien dans ce flirt - poussé - entre Clyde Griffiths (Phillips Holmes, un peu raide comme un piquet dans la première partie mais qui rend parfaitement toute la fébrilité du personnage, lors du procès) et Roberta Alden (la merveilleuse Sylvia Sidney que l'on retrouve notamment dans Fury et You only live once et You and Me de Lang), une réelle complicité éclatant entre les deux lors d'une romantique balade en barque (la première fois, non l'ultime...) ou lorsqu'ils doivent communiquer, sans en avoir l'air, sur leur lieu de travail. Clyde aurait pu vivre le parfait amour avec ce petit bout de femme qui n'a d'yeux que pour lui, si, si, le Clyde, venant du bas de l'échelle sociale, n'avait point craqué pour la charmante et bourgeoise Sondra Finchley (Frances Dee, peu de scènes mais sachant se faire relativement enjôleuse avec cette petite fleur qu'elle lui tend lors d'une soirée chez nos amis les nantis). Clyde pense alors se défaire de la chtite Roberta, l'emmène à nouveau en barque pour mettre son plan à exécution, se rétracte au dernier moment, mais la belle tombe à l'eau et se noie sans qu'il esquisse le moindre geste pour la sauver... Notre jeune homme se fera pécho - les flics sont sur sa piste - lors d'une nouvelle balade sur les eaux avec sa nouvelle conquête. Il nie, bénéficie de la crème des avocats pour le défendre - au moment crucial, il n'avait point l'intention de passer à l'acte, certes, mais non assistance à personne en danger c'est quand même du lourd - et le voilà en train de subir un procès (avocats et procureur se lancent dans des joutes verbales d'une réelle intensité) qui va dépendre de son sort. Au fond de lui-même, quelle que soit l'issue, il sait de toute façon parfaitement, ce qu'il doit se reprocher...

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Le cinéaste rend parfaitement le côté "magnétique" de ce Clyde - les avances de la jeune fille, lors de la scène d'ouverture, alors qu'il n'est que garçon d'hôtel ; toutes les têtes des jeunes femmes qui se tournent à son passage lorsqu'il gère plus tard cet atelier -, un charme qui opère sur les deux femmes de sa vie mais qui lui feront... perdre la tête à son tour... Il vient d'un milieu social défavorisé, c'est toute sa défense ; est-ce suffisant pour justifier sa seconde de lâcheté, po forcément... Même si le procès est mené tambour battant (Charles Middleton et Emmett Corrigan, ses deux avocats, livrant une étonnante prestation face au procureur - alors que notre pauvre Clyde, tout décontenancé, se retrouve dans "la barque du crime", les hommes de loi en viennent presque aux mains...) lors d'une dernière demi-heure où l'on change subitement de "registre" -, on sent que le destin de Clyde est joué depuis longtemps - touché, coulé... Von Sternberg excelle dans ces séquences romantico-fluviales - notre homme se laissant porter par son destin de charmeur -, filmée avec, forcément, une grande fluidité et une étonnante luminosité : étonnant contraste avec ces scènes de procès, violentes (verbalement), où Clyde, le cul sur sa chaise ou dans sa barque, ferait presque figure de marionnette. Peut-être pas au niveau des chefs-d'oeuvre du Josef, mais un film qui ne fait point tache (belle "goutte d'eau" plutôt) dans sa filmo.       

american_tragedy

Commentaires
S
Il est bien aussi, Phillips Holmes, dans L'HOMME QUE J'AI TUE de Lubitsch. Avec le même genre de personnage , coupable sans être coupable...<br /> <br /> Peut-être auriez-vous pu citer Theodore Dreiser, auteur un peu oublié du roman...<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, minute pipole: <br /> <br /> La belle Frances Dee, elle fut l'épouse de Joel McCrea des années 30 jusqu'à sa mort, soit durant 50 ou 60 ans. <br /> <br /> Romantico, insn'it ?
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