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19 décembre 2010

Antartic Journal (Namgeuk-ilgi) de Yim Pil-sung - 2005

vlcsnap_2010_12_19_01h09m03s103L'ami Harakiri voit parfois des films qui ont tout de l'improbabilité, et que du coup on a envie de voir : c'est le cas avec ce premier film que le compère conseille fortement sur son blog. Je ne serai malheureusement pas tout à fait d'accord avec lui : pour moi, Antartic Journal a tout de la bonne idée gâchée. Si le scénario pouvait recéler de très belles choses, si les acteurs sont souvent très bons, si le décor naturel du Pôle Nord n'a pas besoin de grand chose pour être magnifique, Yim Pil-Sung n'est pas l'homme de la situation pour lier tous ces ingrédients ensemble et réussir sa sauce.

C'est l'histoire d'une expédition polaire devant mener 6 hommes à un point ultime, jamais atteint par l'homme. Au fur et à mesure de l'avancée, la folie s'empare peu à peu de chacun d'eux (à moins que ce ne soit une mystérieuse présence carpenterienne dans la glace, ou encore un passé mal assumé qui refait surface, ou vlcsnap_2010_12_19_00h32m42s49encore...), et tout le monde va joyeusement s'entre-dézinguer sur fond de blizzard et de pieds gelés. La grande qualité de la chose est justement de nous laisser dans le flou pour ce qui concerne l'origine du Mal qui saisit les aventuriers : tout est tour à tour évoqué, du surnaturel (vite abandonné, faute de moyens visiblement, les scènes fantastiques du début frôlant le ridicule) aux déviances psychologiques, du mal de l'altitude aux difficultés de la survie nécessitant forcément des sacrifices. Il y a donc une belle étrangeté là-dedans, et une confiance dans le public qui surprend dans ce type de film. Photo superbe, musique discrète et belle, sens du cadre, Antartic Journal se laisse regarder avec plaisir. D'autant que les dernières scènes font apparaître quelque chos d'assez métaphysique qu'on n'attendait pas non plus, une pensée assez vaste qui tranche avec le simple film d'aventures qu'on suivait jusque là.

Mais Yim Pil-Sung n'est pas John Ford, et peine réellement à trouver le rythme de cette histoire d'hommes entre eux. Les scènes de "calme" notamment, description de la vie quotidienne en milieu hostile, sont interminables, le vlcsnap_2010_12_18_23h45m43s19gars ne parvenant pas à faire exister cette équipe, à rendre attachants les personnages, à filmer ces longues heures de vide sans lasser. Le film est beaucoup trop long, beaucoup trop chargé en fausses pistes ; pire, même les scènes d'action, il a beau suer sang et eau, il ne parvient pas à les rendre aussi énormes qu'il semble le vouloir : le montage est flou, incompréhensible même souvent, si bien qu'on est largué de la scène, cherchant à comprendre l'espace au lieu de trembler pour les personnages. Bien dommage, car il y a là un ton, quelque chose peut-être de prometteur, et une vraie écriture (Harakiri rappelle que c'est Bong Joon-Ho qui a écrit le bazar, ceci expliquant cela). A suivre ?

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