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8 décembre 2010

Violence sans Raison (Gendai sei hanzai zekkyo hen : riyu naki boko) (1969) de Kôji Wakamatsu

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On se reprend une petit dose de Wakamatsu (un troisième coffret venant de sortir) avec cette oeuvre dont le titre français ne prête pas à rire : la jeunesse nipponne en cette fin des années 60 est on ne peut plus désoeuvrée, on le savait, et Wakamatsu en remet une petite couche. Trois jeunes gaziers au physique un peu ingrat traînent leur désenchantement dans les bars, dans les salles de Pachinko ou sur la plage : pas de thune, pas d'avenir, pas d'espoir... mais surtout pas de femmes. Qu'est-ce qui leur reste, putain ? Les lendemains qui chantent ? Ils n'ont plus qu'à tomber amoureux, oups pardon, ils n'ont plus qu'à violer comme des cons... Ah ? Un petit couple qui se balade sur la plage, crac ta gonzesse. Une amie de collège qui vient leur rendre visite ; crac la balade "punitive" dans son appart... "Vous vous comportez comme des animaux", dit-elle, ils lui donneraient presque raison avec leurs airs de chiens battus. Ben ouais, puisqu'ils ont que dalle, ils prennent ce qu'ils peuvent, par la force... Ah ben non c'est po glorieux, c'est clair, mais les films de Wakamatsu n'ont jamais été d'un optimiste qui déchire.

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Même dans le voyeurisme pur et dur, nos jeunes gens ne sont guère à la fête : Wakamatsu nous livre deux séquence en couleurs - les seules du film - lorsque nos lascars tentent de lorgner, à travers un trou dans la cloison, leurs voisins en train de s'accoupler ; deux scènes qui tirent terriblement en longueur, où l'écran est le plus souvent plongé dans le noir : la frustration est définitivement absolue... Eh puis, non, c'est pas possible, un jour, ils croisent la gonzesse dont les photos dénudées ornent leur mur. Ils la suivent, frappent à sa porte : elle est guère farouche, les invite chez elle, se couche nue dans son lit. Nos trois mectons s'approchent, tout penauds, demandent gentiment de coucher avec elle : elle accepte, on touche au miracle... Bon, faut quand même pas trop rêver les amis : ils ne tardent pas d'en payer les frais quand trois types aux allures de yakuza se pointent subitement dans l'appart... Même les miracles se révèlent foireux, preuve en est qu'il ne faut jamais croire que quoi que ce soit soit gratuit ici-bas... On voit mal comment ils peuvent toucher plus le fond, on a pas encore assisté au dernier quart d'heure. Que dire sinon que le film s'arrêtera faute de combattants, nos jeunes gens mordant la poussière lors d'un final d'une noirceur totale. Je dois être dans une série... noire, vu les films que j'enquille actuellement. L'hiver a encore frappé et Wakamatsu enfonce le clou avec ce film aussi joyeux que ses autres productions tournées dans l'année - il en fait onze, c'est po rien...   

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