Afterschool (2008) d'Antonio Campos

Pas entièrement convaincu par ce portrait d'un ado qui se sent, comme Claude François, mal-aimé dans une prep-school ricaine (un lycée, quoi). Notre gars Robert a une sorte de fascination pour les mini-films vidéo sur internet et a bien du mal à faire vraiment la part des choses... Intéressant sujet en soi, si Gus Van Sant n'était pas déjà passé par là avec baucoup plus de brio dans la mise en scène. Non pas que Campos soit un manchot à la caméra, il filme propre et laisse leur temps à nos jeunes personnages pour exister ; il abuse peut-être tout de même un poil de ces cadres décalés - genre justement vidéos filmés au téléphone ou à la sauvette : même si on comprend bien le principe - notre ado se retrouve lui-même décalé par rapport à la réalité (la séquence de trauma dont il est témoin en direct et pendant laquelle il se comporte de façon pour le moins... bizarre - comme sous influence des images visionnées sur internet ; tout comme la séquence d'ailleurs où il fracasse son pote, un bis repetita d'une bagarre qu'il a auparavant matée en boucle) -, le procédé se révèle à la longue un peu systématique. Notre ami Robert ne semble pas vraiment rentré dans les cases de cet enseignement où on attend de lui... la même chose que les autres (son propre montage vidéo sur la mort des deux jeunes filles qui ne correspond absolument pas aux "principes" du genre - son film sera remonté avec une doucereuse musique) mais sorti de ces quelques pistes de réflexion, le film a bien du mal à faire autre chose que de surfer sur ces thèmes. Notre ami Robert a bien du mal à s'adapter à ses congénères, à s'ouvrir aux autres, on est fort marri pour lui pour son petit côté nerd, mais après tout, c'est un comportement d'ado qui n'a rien de bien extraordinaire en soi... Un premier film relativement maîtrisé dans la forme et dont le sujet ne manque pas d'intérêt mais qui peine, en fait, à vraiment décoller. Reste à voir ce que Campos fera after...