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18 novembre 2010

Contracorriente (2009) de Javier Fuentes-León

contracorrienteFaut toujours se méfier de ces petits "films du monde" - aujourd'hui le Pérou, ses lamas et ses homos - qui ont fait 34 festivals à travers la terre et qui ont ramassé, au passage, un prix du public à Sundance (avant de participer, dans les jours qui viennent, au festival gay et lesbien de Paris). Ben oui, parce qu'en plus de nous initier aux rituels des pêcheurs péruviens, cette oeuvre poignante nous propose également de nous montrer à quel point il est super dur d'être un barbu bi au Pérou. On se doutait bien déjà que ce n'était sûrement pas facile pour un étranger, qui ne parle pas la langue, de se gagner le respect d'un lama des montagnes, Javier Fuentes-Leon nous prouve que pour l'homosexualité le combat à mener reste tout aussi rude. C'est tout ? Ben ouais putain, et franchement on a quand même un peu honte de ne pas avoir grand-chose à dire en plus... On pourrait certes, pour résumer en deux lignes, dire que le gars Miguel, marié et ayant engrossé sa Mari, joue avec le feu en continuant d'avoir une liaison clandestine avec cet ami d'enfance, peintre et aussi barbu. Forcément, le pêcheur péruvien est censé boire des bières avec ses potes, jouer au foot sur la plage avec ses mêmes potes et enterrer ses ex-potes en les balançant dans la mer avec un air grave. Il n'est point attendu du pêcheur péruvien qu'il se fasse sodomiser sur la plage par un quidam barbu. Quand la nouvelle va faire le tour du village, franchement, Miguel, ça va trop être la honte pour toi et je parle pas de ta femme et de tes futurs gamins sur 32 générations... Tu auras beaucoup de mal à accepter de te faire traiter de grosse tapette par tes potes à queue de cheval, mais tu sauras faire preuve d'adversité et montrer au village dans quel bois tu es taillé. Tu perdras certes ta femme au passage mais on assistera, nous humbles spectateurs, à une belle leçon de courage, la moitié du village finissant par comprendre ton combat, chapeau la moitié des Péruviens. Au delà de ça, je vous dis, c'est vraiment méga gentillet : on a droit à quelques belles vues sous-marines en prime (les poissons ont de quoi bouffer vu ce qu'on leur balance...), les seconds rôles jouent tous comme ma tante et mon oncle - po méchants au demeurant, assez typiques dans leur genre mais pas acteurs non plus... - et la morale est tellement attendue qu'on se demande si ce film n'a pas déjà vingt ans de retard. Amis péruviens, soyez ouverts et tolérants, sachez comprendre les difficultés psychologiques du pêcheur autochtone bi qui a du mal à s'épanouir au milieu de gros machos cathos. Ou alors continuez d'élever studieusement des lamas ; mais ne vous plaignez pas ensuite de votre image ultra ringarde dans le monde... Au niveau du cinéma d'auteur sinon, la route est longue... 

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