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13 novembre 2010

Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming - 1939

WizardOfOzTechnicolorMême si on peut voir dans The Wizard of Oz une apologie des drogues, à travers la description hallucinée de ce qu'il y a over the rainbow, on vous conseillera plutôt, si vous cherchez un peu d'impureté, de vous taper un clip de Marilyn Manson. Voici en effet le film le plus quiche qui se puisse concevoir ; au-delà ce serait la crise de diabète assurée. Fleming et ses scénaristes sont de la vieille école du cinéma pour enfants, celle qui considère nos bambins comme des petits anges à éduquer moralement, et dont l'univers intérieur se résume à des lions gentils et des châteaux en émeraude. On ne leur en voudra pas : en 1939, on avait certes pas accumulé beaucoup d'éléments de la psychologie des jeunes, et on peut reconnaître que le film touche une certaine sensibilité enfantine (on ne m'ôtera pas de l'esprit, pourtant, que la plupart des productions, cinématographiques, théâtrales ou musicales, qu'on propose à nos gosses est plus le résultat d'une certaine conception adulte de l'enfance, nostalgique et fantasmée, que d'une vraie connaissance de l'univers intérieur de nos bambins).

wizardozLe fait est que The Wizard of Oz conserve une certaine magie, une fois écartés la kitcherie infâme du scénar et des couleurs. Tout y est fait pour donner du plaisir au spectateur, dans un style certes commercial mais qui apparaît très sincère ; tout, danse, costumes, dialogues, décors, chansons, est dirigé vers l'enchantement, et tout est parfaitement accompli par une bande d'artisans qu'on sent au taquet. Observez le moindre petit figurant, le moindre détail de décor, tout est parfait (malgré les innombrables faux raccords, diable), tenu, travaillé. Ca pourrait donner quelque chose de trop formaté, ça le donne même souvent, mais il y a aussi le plaisir d'assister à un festival de savoir-faire qui ne se dément jamais. Les acteurs sont savoureux, notamment l'Epouvantail qui sait joliment rendre ses jambes toutes molles dans un gag récurrent qui m'a bien fait marrer, ou le Robot très sobre dans son jeu (plus de mal avec le Lion, quoique son masque marquât des points dans sa réalisation) ; les décors sont des déchaînements de couleurs, qui assument parfaitement leur côté théâtral (les toiles peintes sont d'immenses tableaux enfantins), mais savent aussi cultiver une esthétique presque cubiste à certains endroits (la route jaune) ; et quelques séquences ardues passent parfaitement la barre dans leur aspect spectaculaire : l'attaque des 900_wizard_of_oz_blu_ray3xméchants singes bleus est impressionnante, 42000 figurants qui atterissent sur le plateau alors qu'on ne voit presque pas les cables. Bon, j'ai des réserves sur la musique (peu de bonnes chansons, à part le tube du Rainbow, donc) et sur le fond de l'histoire ("There's no place like home" sussurre la dinde Judy Garland comme un credo irremplaçable, et on frémit devant tant de chauvinisme assumé). Mais ma foi, je ne rougirais pas de montrer ce classique à mon petit neveu, tout en acceptant ensuite qu'il me crache dessus en réclamant Iron-Man. Un objet purement commercial, mais habilement usiné.

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