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Shangols
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2 novembre 2010

Esclave de l'Amour (Raba lyubvi) (1976) de Nikita Mikhalkov

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Mikhalkov fait son entrée shangolienne avec ce film bénéficiant d'une indéniable énergie - ah la truculence russe avec ces personnages qui parlent tous en même temps - retraçant le parcours d'une star du muet (Olga Voznesenskaya) en tournage en Crimée, alors que la révolution russe bat son plein à Moscou. Elle flirte impunément avec le caméraman (Victor Pototsky) qui, acquis à la cause révolutionnaire, filme en secret les exactions et les tueries de l'Armée Blanche. Alors qu'un vent nouveau est en train de souffler, ce personnage lui apporte une bouffée d'aventures (séquence on ne peut plus "lourde" de symbolisme quand Mikhalkov fait péter la soufflerie, déracinant au moins trois bouleaux alors que notre couple-phare discutaille) qui va la sortir, pour un temps, de son évidente torpeur. Notre Olga est une femme terriblement égocentrique aux envolées un poil hystériques qui met le doigt dans un engrenage qui la dépasse quelque peu. Elle prend ce wagon de la révolution, d'une certaine façon, malgré elle, sans trop savoir où cela la mènera (ultime scène particulièrement enlevée).

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Si au départ, on a un peu de mal à suivre le fil conducteur (un tournage dans un cadre idyllique qui part en quenouille, faute de pellicules, pendant que l'Armée fait, de son côté, la chasse aux révolutionnaires : une évidente distorsion entre ce monde qui vit dans sa bulle et l'Histoire en marche), le récit se concentre peu à peu entre cette actrice qui fait les yeux doux au caméraman et ce dernier qui filme clandestinement les arrestations et les mises à mort. Quelques séquences magnifiquement éclairées pendant lesquelles nos deux tourtereaux se retrouvent à l'écart jusqu'à ce que le récit prenne un virage beaucoup plus dramatique : Victor "utilise" l'actrice pour faire passer en douce ses bobines alors qu'un inquiétant responsable de l'Armée ne cesse de faire des allées et venues sur le plateau. Une confrontation entre un monde (et un personnage principal) totalement insouciant et une réalité éminemment violente (quelques images d'archive assez impressionnantes) qui ne peut finir, mesdames messieurs, qu'en tragédie... Mikhalkov, héritant d'un budget relativement léger et d'un temps de tournage limité, livre un film historique à l'atmosphère joliment éthérée, une sorte de rêve éveillé d'un autre temps jusqu'à ce que l'Histoire frappe et rappelle tout le monde à la réalité... En attendant d'avoir l'occase de revoir Les Yeux noirs donc je garde un très lointain (mais merveilleux) souvenir, un film à la fois charmant et noir qui donne envie de se pencher plus en avant sur la filmo du gars - ça tombe bien, trois autres films composent ce coffret Mikha.      

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