Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
22 septembre 2010

Les Proies (El Rey de la Montaña) de Gonzalo López-Gallego - 2008

el_rey_de_la_montanaDans ma quête effrénée du bon film d'horreur, il m'arrive plus souvent qu'à mon tour de tomber sur des nanars, les lecteurs habitués de ce blog en sont témoins. Eh bien c'est le cas avec ce thriller à la con. On peut être abusé pendant une quinzaine de minutes par les effets de style et l'épure de la chose, mais on se rend très vite compte qu'"effets de style" ne signifie pas "style", et que López-Gallego ne tient pas la distance. Au départ, donc : un homme qui se perd sur les petites routes rurales, un coup de feu qui claque, le voilà pris comme cible d'un mystérieux tireur sans pitié qui ne lui lâchera les cojones à aucun moment. On apprécie dans un premier temps ce ton absurde à la Duel, d'autant que la mise en scène, qui sait regarder la nature et le vide, semble tendre vers l'effacement plutôt que vers le sur-ajout.

Mais très vite, le réalisateur a l'air de se rendre compte qu'il est en train de virer à l'abstraction, comble de l'horreur quand on veut viser l'ado de base. Il rectifie alors le tir en chargeant subitement son scénario de sens inutile, en la persone d'une jeune paumée qui vient rejoindre notre héros infortuné. Voilà deux cibles au El_Ray_de_la_Montana_screencaplieu d'une, c'est bien la seule chose que ça ajoute. Nullissime, la comédienne est crédible en paumée comme moi en Batman. On la charge d'une biographie absolument inutile pour la trame, d'un rapport avec le héros qui n'apporte rien. Le reste du métrage sera dans cette veine, sur-explicatif là où on aurait aimé du non-sens, psychologique là où on aurait aimé du mystère, moraliste là où on aurait aimé du trash. Au deux tiers, le film change abruptement de point de vue, suivant subitement les tueurs en délaissant leur cible. Ca pourrait être audacieux (et ça l'est, soyons honnête), mais ça rend le film bancal, maladroit, comme si un nouveau réalisateur avait pris la place du premier. C'est alors l'éternelle litanie de l'explicaton de la violence du monde : le jeu des tueurs-adolescents est assimilé à un jeu vidéo, avec cette récurrence de plans subjectifs filmés comme dans les jeux de shooting. Le coupable est désigné : Playstation, l'abandon des parents et gnagnagna. On connaît mieux comme message. Le tout sombre dans l'absence d'idées aussi bien formelles que scénaristiques, on s'endort mollement sans jamais trembler pour les personnages (la faute aux acteurs surtout, mais pas que), et on oublie.

Commentaires
Derniers commentaires