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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 septembre 2010

Chine (1971) de Gérard Valet et Henri Roanne

affiche1_Première équipe de télé européenne (from Belgium) à avoir eu l'autorisation de pénétrer dans l'Empire du Milieu après la Révolution Culturelle, on sent chez les deux réalisateurs le souci constant de faire un compte rendu lucide, de Pékin à Shanghai, de ce petit monde chinois qu'ils croisent. Comme le souligne la voix off, si partout dans les vitrines, dans les représentations "artistiques" (sculptures, tableaux...), dans les spectacles - comiques (oh oh oh the ricain is a real guignol), il est question de vaincre la pourriture impérialiste américaine, lorsqu'un Chinois croise un étranger (et po facile de faire la différence a priori entre un Belge et un Ricain), il est le plus souvent tout sourire, quand il ne l'applaudit pas de ses deux mains toutes frétillantes. Point question ici de mise en scène pour faire bonne figure, simple "gentillesse naturelle" qui s'exprime spontanément et on veut bien le croire. De même, si les deux auteurs ne cachent pas un certain effroi à voir ces petites nenfants pratiquer de mini-parcours du combattant ou d'assister à ces nombreux spectacles de bambins qui, arme à la ceinture, sautillent dans tous les coins, ils analysent plus ces gestes mécaniques de bons petits soldats comme un entraînement pour se défendre contre l'envahisseur (il y a de quoi se méfier vu le passé, certes), que comme la volonté d'exacerber dès le plus jeune âge un comportement belliqueux - les Chinois n'ayant point depuis attaqué l'occident arme à la main, on ne peut que donner raison à nos deux auteurs belges. Ceux-ci s'extasient volontiers devant la propreté impeccable des (grandes) rues - les axes principaux bénéficient d'ailleurs toujours en 2010 du même soin (pour les petites rues dérobées, il faut reconnaître que c'est parfois, encore aujourd'hui, un autre combat), l'étalement de bouffe dans les supermarchés ou les petits magasins locaux (sans qu'ils soient conduits expressément dans les endroits "pour touristes"), mais restent volontiers plus sceptiques devant les oeuvres d'art chinoises (forcément) ou sur le bon goût des petits souvenirs made in China - finalement  quarante ans plus tard, ils ont gardé tout de même certains réflexes mais ne soyons point caustique outre mesure. On sent que cette équipe belge, sans vouloir être pour autant dupe, demeure sous le charme de cette population chinoise qui commence à s'éveiller, s'intéressant plus à capter le regard d'un vieux dans une file d'attente ou à filmer, dans la rue, un type surchargé à vélo qu'à chercher à démonter pierre par pierre ce régime qui, après les terribles famine et les violences de la Révolution culturelle, commence à partir sur de meilleures bases - au moins économiquement parlant. Si le petit livre rouge fleurit alors comme les coquelicots en Hollande, il ne semble finalement, aujourd'hui, qu'un élément annonciateur de la future production de masse... Plus vraiment de la littérature, on est d'accord... Un document quoiqu'il en soit qui tend à briser dès 1971 quelques idées fausses sur la Chine, à revoir à Shanghai le 13 Octobre 2010 en présence de l'octogénaire Roanne himself - be my guests, amis shangoliens...         

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