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26 août 2010

Instants éternels (Maria Larssons eviga ögonblick) (2008) de Jan Troell

everlasting_moments

Instants éternels est un magnifique film suédois forcément soigneusement photographié - avec toujours plein de ptites touches orangeâtres, genre - un peu comme si Sven Nykvist n'était pas mort, et qui dresse le portrait d'une mère courage - sept bambins (on la surnomme Blanche-Neige au village...), un mari alcoolo-violent mais bon bougre quand même - qui, quand même, heureusement pour elle, a une passion, comme pour pouvoir se raccrocher à... Instant éternels est, oui, magnifique, plein de sensibilité, comme si cela pouvait être le film parfait à voir un dimanche aprème avec toute la famille, un truc recommandé par Télérama pendant des semaines. Instants éternels est un film chiant qui semble dater d'il y a cinquante ans, avec un scénar aussi prévisible que la sortie d'un escargot de sa coquille par temps de pluie. Instants éternels dure 2h10 en temps réel, 8 heures psychologiquement...   

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Dès les premières images, avec la lumière ultra travaillée et les filtres adéquats pour faire vintage - noooon po le "début de siècle" -, j'ai senti que c'était mal embarqué. A partir du moment où tu vois une femme absolument irréprochable (c'est la mère de Candy, en mieux) avec une brochette de gamins pour lesquels elle donnerait sa chemise et un mari qui bosse dure mais qui a tendance à rentrer bourré, il est normal que tu commences à serrer des dents. Rah nan putain, maugrées-tu intérieurement, pas tous les lieux communs ! Tu as beau protester, tu sais que tout le film sera englué dans ces fameuses couleurs sépia et que tu vas deviner chaque rebondissement 15 minutes à l'avance. Un mari buveur et rigolard qui va forcément tromper sa femme - ça c'est fait - lui foutre une beigne - ah ben ça aussi - mais que, finalement, la mère courage ne va jamais quitter pasque, ben putain pasque ça se fait pas, d'abord. Comment va-t-elle pouvoir tenir physiquement et moralement entre sept accouchements ?... Ahhh c'est le moment de la découverte de la passion : roh pas l'appareil-photo, trop facile et téléphoné... Ah ben si l'appareil-photo  ça sent un peu la mise en abyme avec l'oeuvre cinématographique ? bref, passons. Elle a forcément l'oeil, son mari sera forcément jaloux de son "art", elle va forcément se créer un monde parallèle (ah la fameuse chambre noire où elle peut se réfugier...), elle va forcément devenir un jour célèbre et gagner quelques sous avec son clic-clac, elle va forcément avoir une romance impossible avec le responsable du magasin de photo... Rah pitié, au secours, et je fais l'impasse sur le pauvre symbole du papillon qui cogne contre la vitre de la fenêtre (j'avais "liberté" en sept lettres, pas mieux ? "Emancipation" peut-être, en trichant...). J'ai peut-être un tantinet la dent dure avec ce film sensible comme une plaque photographique et "sublimement" éclairé (...) mais franchement faut être sacrément vicieux à notre époque pour faire encore des films aussi amidonnés. Sépia, putain. 

2009_everlasting_moments_004

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