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21 août 2010

La Saison de la Terreur (Gendai kosyokuden: teroru no kisetsu) (1969) de Kôji Wakamatsu

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Wakamatsu n'en finira jamais de nous surprendre avec ces petits films qui, sans avoir l'air, finissent toujours pas vous péter à la gueule. On pense, cette fois-ci, au départ, qu'il va verser dans le burlesque teinté d'ironie - deux flics mettent sur écoute un type qui passe sa vie à baisouiller -, puis on pense qu'il va tout simplement s'agir  d'une bonne petite partie de jambes en l'air extatique - notre type sur écoute se tapant à tour de rôles les deux jeunes filles qui cohabitent dans l'appart et qui s'embrassent de plaisir -, mais non, rapidement on se rend bien compte que la chair est un peu triste et que notre type, ancien activiste, n'est jamais devenu qu'un bourgeois avant l'heure avec ses allures de jeune con machiste, et puis... Bref Wakamatsu nous mène par le bout du nez, avec des thématiques qui tournent fissa au cul de sac (un foutage de gueule de la police à côté de la plaque ? Une ode à la sexualité débridée ? Le constat amer d'une jeunesse feu-révoltée déjà totalement désabusée ?... naaan...) avant de nous montrer qu'il faut peut-être, avant tout, se méfier de l'eau qui dort. Car ce que le spectateur voit ou ce que les flics entendent n'a peut-être finalement rien à voir avec ce qui se passe véritablement dans la tronche de cette jeunesse imprévisible...

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C'est clair qu'au départ, on se marre en observant ce couple de flics - l'expérimenté et le petit jeune motivé - coincés dans un appart à écouter sur leur radio les gémissements des "triolistes", pendant que la proprio de l'appart copule elle-même de son côté. Dure, la vie de flic. Puis la caméra de Wakamatsu a tendance à se concentrer sur les ébats de ce trio en nous servant de longs plans très "propres" qui ne sont pas forcément des plus excitants. Peu à peu se précise le portrait de cet activiste sur la touche que les deux femmes appellent elles-mêmes le "fainéant" ; cela ne les empêche pas de le servir comme un roi et de subir le moindre de ses caprices (du refus catégorique d'avoir un gamin à la scène de viol qui fout méchamment mal à l'aise). Une écoute - celle menée par les flics - et un film qui mènent à l'impasse ? Pas sûr, puisque Wakamatsu nous livre soudainement un long "clip" en couleur des plus déstabilisants avec les deux drapeaux, japonais et américains, qui se font face et, en surimpression, nos trois amis copulant tant et plus... Une façon de niquer expressément l'impérialisme et le capitalisme des Ricains qui tiennent le Japon par les coucougnettes ? Une image indubitablement dérangeante et notre branleur rangé des voitures de sortir soudainement de sa torpeur... Un nouveau cocktail cinématographique du gars Wakamatsu qui tend irrémédiablement au cocktail Molotov. A ne pas mettre entre toutes les mains.

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