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19 août 2010

Thomas l'Imposteur (1964) de Georges Franju

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Je ne voudrais pas être méchant avec l'ami Georges, mais voilà un film qui sent bougrement la naphtaline. Une adaptation du roman de Cocteau (après la vision, récemment, des Parents terribles, on ne peut pas dire que le Jeannot ait, personnellement, en ce moment, vraiment la cote...) qui semble dater d'avant l'invention du cinéma tant l'ensemble ressemble plus à un livre d'images qu'à du septième art. Reconnaissons que le pauvre Franju s'entoure d'un casting particulièrement mou : si thomas_l_imposteurEmmanuelle Riva et Jean Servais ont l'un comme l'autre deux de tension, que dire du couple le plus tartignole jamais vu sur un écran (Fabrice Rouleau (Thomas : "Imposteur!", c'est le mot) et Sophie Darès (de faux airs de Chiara Mastroianni, ce qui n'arrange rien) ont bien fait d'arrêter là - pratiquement - leur carrière ; ils ressemblent à deux pauvres pantins tout transis d'amour aussi convaincants que ma grand-mère quand elle faisait du cheval. Le moment culte survient quand même quand le Thomas joue le gars bourré, faisant littéralement penser à une pauvre prestation d'un môme de 8 ans dans une kermesse de quartier. Rosy Varte, déjà toute en gueule, ne relève pas le niveau en surjouant constamment (posez-là au milieu d'un boulevard vide et qu'on en parle plus), tentant désespérément de donner du rythme dans une oeuvre d'une platitude terne. La voix off d'un Jean Marais sous antidépresseur finirait presque par nous convaincre au final qu'il s'agit, en fait, d'une oeuvre pour maison de retraite qu'il faut regarder en sourdine. J'arrête là le massacre, mais franchement, si je reste un fan inconditionnel de Judex ou des Yeux sans Visage, ce Thomas a à mes yeux tout de l'affreuse imposture cinématographique - que Franju ait raté le train de la Nouvelle Vague, c'est une chose, qu'il lui soit à ce point passé dessus, c'est absolument effroyable. Une image, peut-être, à garder de ce récit (une "histoire d'amour" entre deux jeunes gens coincés sur fond de première guerre mondiale - en ce qui concerne le résumé, ça suffit amplement) plus morne qu'une plaine napoléonienne, celle de ce cheval en feu qui traverse soudainement un village en ruine : un brusque éclair de poésie surréaliste dans un film qui en manque cruellement. Terrible déception.   

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