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13 juin 2010

A Canterbury Tale (1944) de Michael Powell et Emeric Pressburger

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Voilà une oeuvre du fameux duo anglais réalisée en temps de guerre incroyablement paisible. Il est peu de dire que le rythme du film est aussi lent qu'un dimanche après-midi (bon timing), et que l'intrigue se réduit finalement à peau de chagrin. Mais à l'image du destin des quatre protagonistes, la conclusion se fait lumineuse pour ne pas dire miraculeuse et ne peut que toucher au coeur du moindre spectateur de base (Hi !) par la sérénité qu'elle dégage. Porté par un noir et blanc qui touche au sublime (l'arrivée de nuit dans la gare de Chillingbourne (à vos souhaits et c'est peu de le dire) semble être peinte à l'encre de Chine) et des acteurs en état de grâce (Sheila Sim en tête, aucun lien de parenté), le film possède sous son rythme aussi paisible qu'une petite route de campagne a strange kind of magic et un charme indéniable.

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Trois personnes se retrouvent dans en pleine nuit dans la petite gare de Chillingbourne, un passage auparavant obligé sur la route du pèlerinage de Canterbury : Alison Smith est une jeune femme qui s'est engagée dans la défense civile pour bosser dans une ferme (elle effectue également une sorte de pèlerinage sur les lieux de son bonheur perdu : son compagnon avec lequel elle a découvert ce site est mort à la guerre) ; Bob Johnson est un sergent américain qui s'est trompé de station ; et Peter Gibbs est un sergent anglais qui vient rejoindre son camp militaire situé à proximité. Notre curieuse équipée se dirige vers l'hôtel de ville lorsqu'Alison se fait soudainement attaquer dans l'obscurité la plus totale par un individu qui... lui englue les cheveux. Peter rejoint sa base en bus, et les deux autres protagonistes se retrouvent à l'hôtel de ville où ils font connaissance du ponte du coin, le mystérieux Thomas Colpeper. Désireux d'enquêter sur cet étrange "Glue-man" qui sévit depuis plusieurs semaines dans le village, ils vont joindre leur force pour faire toute la lumière sur ces curieux agissements... Et la lumière sera.

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Une énigme qui semble jouée d'avance mais qui trace tranquillement son petit bonhomme de chemin, une curieuse guerre des boutons entre gamins qui parviennent facilement à faire la paix, quelques saillies humoristiques entre l'Anglais et l'Américain qui font gentiment mouche - l'humour anglo-saxon tout en finesse -, un personnage féminin terriblement mélancolique qui retrouve calme et douceur auprès du très moraliste et intrigant Colpepper, des autochtones farouchement enracinés dans leur racine et un final éblouissant sous les flèches et les grandes orgues de la Cathédrale de Canterbury, vaillante au milieu des ruines. Impressionnante cette force apaisante du film - histoire de boucler la boucle - en ces temps si troubles, comme si le film de Powell et Pressburger cherchait d'ores et déjà à mettre un baume sur les blessures. Un conte qui prend tout son temps pour distiller ses effets et qui récompense tout patient spectateur qui sait attendre son heure (ou ses deux heures mais ne pinaillons point). Les deux archers P&P mettent une nouvelle fois en plein dans le mille.    

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