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25 mai 2010

La Merditude des Choses (De helaasheid der dingen) (2009) de Felix Van Groeningen

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Dans la famille Strobbe (aucun lien de parenté avec le cinéaste homonyme, définitely), je demande les quatre frères : une furieuse bande de gros branleurs flamands, voire de gros dégueulasses, qui n'ont pour toute passion que la bière, le petit coup contre un mur à la va vite, les courses de vélo à poil... et Roy Orbison. Quatre frères relativement différents physiquement, mais liés par un même pacte de sang : le houblon (de l'alcoolique notoire à l'alcoolique de base, quatre Dalton du fût qu'il ne fait pas toujours bon trouver sur sa route). Van Groeningen ne nous épargne rien de ces beuveries affreuses, sales et méchantes qui finissent au mieux dans la gerbe, au pire dans le coma éthylique : bref une bien beau portrait tout en finesse des ces flamands qui ne partagent guère de points communs avec le volatile. C'est souvent hénaurme et terriblement gras (le jeu du tour de France de l'alcool mis en place par le "Baraqué", les accès de violence terrible de Cel, les chansons paillardes et les injures qui volent aussi bas que des papillons sur la prairie...) mais on prend, néanmoins, un évident plaisir à suivre cette troupe qui frappe fort au niveau du politiquement incorrect... Pas facile pour le gamin de l'un d'eux (Cel) de suivre une scolarité "normale" au milieu de ces quatre gaziers réfugiés chez leur mère : entre le pater qui verse sa bière sur ses devoirs et les ébats sexuels du plus jeune frère dans le lit voisin (deux exemples parmi trois mille), le chtit Gunther a bien du mal à voir l'avenir en rose... Il trouvera refuge dans un internat avant d'entamer plus tard (le film est une succession de flashs-back) une carrière littéraire; forcément beaucoup plus assagie que ses oncles, la destinée de Gunther paraît terriblement plus classique; l'ambiance du film tombe d'ailleurs, notamment sur la fin, dans une sorte de gentille mièvrerie qui tranche un peu avec ces épisodes de jeunesse tonitruants...

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Les quatre Strobbe ont un comportement en général de grosses brutes épaisses, mais leur jusqu'au-boutisme dans le grand n'importe quoi finirait presque par les rendre attachants. Même si parfois cela ne dépasse guère le niveau de la ceinture - des moustachus cons comme des ados et machos comme des mâles primaires -, le film recèle des saynètes délirantes - souvent grossières, certes - mais qui parviennent malgré tout à nous arracher des sourires tant ce bordel ambiant frôle le délire pur. Il y a sans aucun doute une certaine complaisance de la part de Van Groeningen à ne pas aller dans le sens du poil, mais cela faisait longtemps qu'on avait pas assisté à un tel spectacle qui excelle autant dans la bouffonnerie - quitte à flirter parfois avec la connerie crasse : le Strobbe ne sort pas de l'ENA, c'est ça. Récompensé par la Palme d'or, ah non, j'ai mal lu, par l'Amphore d'or au festival Grolandais, une comédie un "poil" lourdingue qui vaut tout de même son poids en gueuse. 

19100682

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