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11 mai 2010

Divorce à l'Iranienne (Divorce Iranian Style) (1998) de Kim Longinotto et Ziba Mir-Hosseini

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Voilà un reportage relativement éclairant et assez touchant sur ce tribunal iranien qui s'occupe des divorces. On est tout d'abord assez surpris que Kim Longinotto ait eu l'autorisation de filmer ces discussions : même si l'ambiance est finalement assez "familiale" - la petite fille de l'une des secrétaires qui vient chaque jour squatter le bureau -, obtenir le droit de filmer de telles séquences - et la plupart des participants qui ne sont pas toujours franchement à leur avantage... -n'a pas dû être chose facile pour la cinéaste. La seconde chose assez étonnante, c'est que si la loi islamique iranienne, on s'en doute, n'est pas du genre à privilégier les femmes (en gros la seule demande de divorce possible pour une femme, c'est lorsque le mari l'a auparavant tronconnée en douze morceaux - je plaisante -, c'est lorsque le mari est stérile ou a des problèmes sexuels...), celles-ci n'ont pas toujours la langue dans leur poche pour expliquer leur motivation. Même si, une fois le divorce prononcé, il leur est difficile généralement d'obtenir le fameux "cadeau de mariage" - une somme d'argent pouvant s'élever jusqu'à 10 000 dollars -, les femmes que nous montre Longinotto semblent prêtes à tout pour aller jusqu'au bout de leur combat. Ces femmes en général donnent d'ailleurs l'impression d'être  beaucoup plus volontaires et "éveillées" que leurs maris qui semblent ici avoir un peu les deux pieds dans le même sabot...

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On suit donc le cas de quatre-cinq femmes : une qui demande le divorce parce que son mari n'a pas l'air très doué justement au niveau des galipettes - le type perd méchamment la face devant sa famille : en sortant du tribunal, il a dû à mon avis s'acheter une burqa pour lui-même; une autre, mariée à 14 ans, à un homme de 37 (lorsqu'elle demande des précisions sur l'âge légal du mariage, on lui répond que cela dépend de la puberté... soit à partir de neuf ans (Bigre!)) qui se montre particulièrement touchante lors des petites messes basses qu'elle lui glisse, sous le nez de la caméra, pour obtenir gentiment le divorce; une autre qui se plaint que son mari est un gros branleur tout en confiant en aparté à la cinéaste qu'elle donnerait sa vie pour lui... s'il redevient raisonnable; ou encore l'une qui se bat, après le divorce et s'être remariée (dans ces cas-là la femme perd généralement tout droit de garde) pour avoir au moins la garde de sa plus jeune fille de quatre ans, son ex-mari n'ayant pas vraiment de s'occuper vraiment de leurs deux enfants. Les esclandres dans ce "mini tribunal" ne sont pas rares, et l'on passe souvent du rire aux larmes entre les petites tractations malines de certaines et le véritable désespoir d'autres. L'ami Gols citait Depardon en évoquant Sisters in Law de la même Longinotto, et il est clair qu'on serait tenté de faire ici la même référence. Sauf qu'ici, malgré des lois hyper strictes en théorie, c'est quand même un peu plus le bordel que dans une cour française, et il y a toujours le moyen de discutailler certains arrangements. On a droit en prime à un passage assez craquant avec la petite fille de la secrétaire qui se lance dans une parodie de ce tribunal : elle est haute comme trois pommes, mais semble déjà dégoutée du mariage vu le comportement général des hommes - oups. Si la femme est loin d'être privilégiée, voire simplement protégée dans la plupart des cas par ces lois iraniennes, on se rassure "quelque peu" en se disant que la femme iranienne, au-delà du tchador, semble souvent porter la culotte. Loin des sentiers battus et des stéréotypes, un formidable petit reportage plein d'humanité de la gâte Kim.

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