Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 mai 2010

Quatre Aventures de Reinette et Mirabelle d'Eric Rohmer - 1987

vlcsnap_2010_05_04_19h24m25s112Bon, attention, quand Rohmer annonce dans son titre que ses héroïnes vont vivre des "aventures", ne vous attendez pas non plus à ce que ça fighte dans tous les sens. Non, une "aventure", pour Rohmer, c'est par exemple si ton lacet est défait, ou si tu es ballonné. Ou en l'occurence, puisqu'il faut parler de Quatre Aventures de Reinette et Mirabelle, si tu n'arrives pas à assister à "l'heure bleue", si un garçon de café te fait des misères, si tu te fais arnaquer par un mendiant ou si tu fais voeu de silence pendant une journée. Et ma foi, c'est bien suffisant comme aventures pour remplir un mignon petit film pétillant comme sait les trousser Rohmer, qui ne se foule peut-être pas beaucoup ce coup-ci mais continue à tracer sa petite route pleine de charme.

Nos deux donzelles, jeunes filles d'aujourd'hui avec ce que ça comporte d'inconsistance, se frottent à la vie moderne, en discutent beaucouvlcsnap_2010_05_04_20h58m30s237p, et parlementent sur la morale de chaque chose avec esprit. L'une, Reinette, vient de la campagne, est légèrement réac et bien-pensante, d'une honnêteté obsessionnelle ; l'autre, Mirabelle, est parisienne, complice un peu hébétée des agissements de sa co-loc. Chaque sketch ouvre une nouvelle historiette, comme autant de petits contes moraux joliment pensés : les situations sont savoureuses dans leur manque d'importance, tracas quotidiens qui ne donnent matière à film que chez Rohmer décidément. Dialogues rigolos qui semblent souvent improvisés, amusement évident des seconds rôles (Luchini parfait, Laudenbach très drôle, Marie Rivière sortie tout droit du Rayon Vert), amour pour Paris et pour la campagne qui éclate à l'écran (malgré cette photo immonde des années 80), jolie description du quotidien, qui prend tout son temps pour filmer là une chèvre, ici un Parisien qui en engueule un autre, ailleurs les allées et venues dans une gare... non, vraiment c'est croquant.

vlcsnap_2010_05_04_21h09m36s244Dommage que les comédiennes principales soient aussi mauvaises, ayant vraiment du mal à rentrer dans le système-Rohmer (mélange d'artificialité complète et de naturalisme dans le jeu) : Joëlle Miquel en Reinette est vraiment trop quiche, surtout affublée comme ça d'une robe à la Comtesse de Ségur et d'une petite voix enfantine insupportable, et Jessica Forde est complètement transparente dans sa volonté de non-jeu, de discrétion d'expression. Dommage aussi que le film semble aussi dépourvu de fond : même si on aime la légèreté de ton de Rohmer, on ne sent pas ici cette mélancolie qui point dans ses grands films, ni cette cruauté moralisatrice, ni ce modernisme étrange qui vient même dans ses films les plus vieillots. On passe un bon moment, mais sans épaisseur.

L'odyssée rhomérique est

Commentaires
Derniers commentaires