Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 mars 2010

Harakiri (1919) de Fritz Lang

Harakiri1

Petite rareté de Fritz Lang qui signe donc une adaptation de Madame Butterfly. Certes, on a une distribution entièrement germanique pour incarner les personnages nippons, mais le soin donné aux décors - jolis kleine jardins mit cerisiers en fleurs - et au jeu des acteurs - relativement sobre, même lorsqu'il s'git les instants les plus tragiques - permet de s'immerger assez aisément dans cette version. Il y a déjà dans cette oeuvre de jeunesse une figure de méchant qui, dès la première apparition fait frissonner (Georg John, grand prêtre au physique imposant et avec la tronche de l'emploi, qui maudit le sort du "Daymio" - Harakiri_1919genre de seigneur local - et de sa fille), et une jeune fille, O-Take-San (Lil Dagover), qui incarne un joli et tragique personnage féminin  victime du bon vouloir des hommes (elle parvient à échapper au prêtre mais finira par subir l'indifférence de l'officier britannique qui l'avait secourue dans un premier temps); la plus belle séquence est d'ailleurs peut-être celle où cet officier, revenu chez lui, présente la photo de cette "geisha" à sa femme, tout en jetant un regard torve, vraiment pas franc du collier, à la caméra, un plan qui s'enchaîne avec cette pauvre O-Take-San, au taquet sur cette plage nippone, face à la mer, attendant fidèlement le retour de son homme... Lang construit son récit sur un bon rythme et même si le film n'est pas à proprement parler un chef-d'oeuvre inoubliable, le cinéaste nous gratifie de quelques "belles images" qui marquent des points : la mort du père d'O-Take-San qui disparaît tranquillement derrière un paravent pour se faire harakiri, l'intrusion de l'officier dans ce jardin interdit et sa rencontre avec O-Take sensée alors devenir prêtresse, ou encore la scène assez mignonne au départ, lorsque O-Take mime à l'officier les trois vertus des femmes japonaises ("Elles n'entendent rien, ne parlent pas et ne voient rien" - ah!?) avant de lui tendre ses petites marionnettes fétiches, puis qui prend soudainement un ton plus tragique lorsqu'elle lui présente la lame avec laquelle son père s'est donné la mort... Une version qui vaut donc tout de même le détour au-delà l'aspect collector...

Commentaires
Derniers commentaires