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22 mars 2010

Lady Yakuza (Vol. 2) : La Règle du Jeu (Hibotan bakuto : isshuku ippan) (1968) de Norifumi Suzuki

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Soyons franc en disant que le titre français ne manque certes pas "d'ambition cinématographique" (fallait oser quand même) mais qu'on est encore très loin ici d'une leçon de cinéma... Notre Lady Yakuza met totalement de côté sa vengeance personnelle - bah, elle a encore six épisodes devant elle, après tout - jouant cette fois-ci au grand chevalier blanc pour défendre l'honneur d'un clan. Il faut d'abord noter que la donzelle porte méchamment la poisse : elle est hébergée par un chef de clan, clan qui sera, à un membre près, totalement décimé; elle tentera de venir en aide à ce pauvre membre restant, emprisonné, en jouant sa libération aux dés (c'est une habitude chez elle) : elle l'obtiendra, seulement à peine le gars aura-t-il mis le nez dehors que "craque", il sera trucidé. Super énervée, Lady Yakuza, épaulée par un type au surnom inquiétant  ("Shutaro le Tueur" (Koji Tsuruka, le charme vieillissant)) prendra son flingue et sa dague pour s'en aller détruire le méchant du film (Kasamatsu (Bin Amatsu, dit le gars aux mâchoires serrés) assisté par son fidèle lieutenant (l'excellent Bunta Sugawara, de faux airs d'un Richard Virenque qui aurait choppé la rage): on assistera à une véritable tuerie shakespearienne (bon ben là y'a plus personne en vie, on est d'accord, va falloir retrouver des figurants), la Lady trouvant une nouvelle fois le moyen de perdre dans la bataille son "protecteur"... Bref, trop la poisse, cette gonzesse, je vous disais.

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Une musique qui sera honteusement pompée par l'ami Tarantino quelques années plus tard dans son fameux Kill Bill, un Tomisaburo Wakayama, plutôt truculent dans le volume 1, totalement ridicule cette fois-ci (il y a des limites dans le burlesque et le maquillage... Même Cage paraîtrait presque sobre à côté... enfin...), des combats guère mieux réglés que dans l'opus précédent (les coups de sabres passent à trois mètres des gars avant qu'ils s'écroulent, foudroyés; une nouveauté tout de même : les prises de judo de la Lady font littéralement voler ses adversaires qui finissent, après trois triple salto, le cul par terre; bien aimé aussi lorsque la Lady, acculée, balance sa pompe dans la tronche de son assaillant - et la pompe japonaise c'est pas de l'espadrille, croyez-moi), un scénario terriblement bateau, un rythme assez plan-plan et le sentiment, au final, d'une second opus guère plus passionnant que le premier... Suzuki, qui s'aventurera ensuite dans la réalisation de "Pink movies", ne fait pas preuve d'une audace absolue au niveau de l'érotisme ou du sadisme - Oren, la méchante au sublime tatouage, exhibant subrepticement ses longues gambettes dénudées ou étant, quelques séquences plus tard, quelque peu fouettée - mais pas de quoi fouetter un chat pour le coup (je reste plus impressionnée par sa façon de cacher un dé derrière ses oreilles (essayez, vous verrez...) ainsi que par son jeté de dés, à mourir de rire, qui ferait passer un torero pour un type humble); "Shutaro le tueur" aura le seul geste véritablement érotique du bazar en plantant, dans le chignon de la Lady, son épingle à cheveux à petit bout rouge - mouais, c'est clair, on est d'accord...

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Notre Lady, d'ailleurs, ne crie plus haut et fort qu'elle est un homme (c'était pas crédible de toute façon), sachant même faire preuve à l'occase d'un féminisme de bon aloi (se faisant "rassurante", en s'adressant à son amie violée en état de choc : "On peut violer le corps d'une femme mais pas son coeur!"- bon, ça va, alors). Elle se prend toutefois une surprenante réflexion dans la tronche, de la part de son chevalier servant, sérieux comme un pape, qui, plutôt que de la faire bondir, la laisse absolument sans réaction  - comme si le gazier avait finalement raison (the réplique du film, sans aucun doute): "Je crois que la couture vous irait mieux que le couteau" !!!!!!; Lady Yakuza, dans l'opus 1, lui aurait sauté à la tronche alors que là, franchement, elle reste coite, donnant presque l'impression d'avoir perdu toute foi en elle-même ("Et si je me mariais et faisais une tripotée de gosses, après tout, plutôt de risquer ma vie face à ces gugusses...") Oooooh, Lady Yakuza, on se reprend nom de Dieu !...  Un volume 2 qui peine, une nouvelle fois (dans le fond et dans la forme), à véritablement convaincre, mais comme on n'est pas rancunier et plutôt combatif dans le genre, on continuera à suivre jusqu'au bout les aventures de notre amie - en espérant tout de même qu'elle bouffe un peu de lion dans les épisodes suivants.

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