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20 février 2010

Le Déjeuner du 15 août (Pranzo di ferragosto) de Gianni Di Gregorio - 2009

19063429_w434_h_q80Voilà ce qu'on appelle un film inexistant : ni bon ni mauvais, ni réalisé ni bâclé, c'est juste un moment de vide qui traversa un jour votre vie et en disparut aussitôt sans laisser de trace. Fini avant d'avoir commencé, n'en finissant pas de commencer, il raconte une historiette sans aucun intérêt, ni méchante, ni gentille, une tranche de vie inconséquente traitée avec la tendresse qui se doit et dans la mise en scène qu'on attend. Un gars est forcé d'héberger pendant quelques jours quatre vieilles dames, gentilles mamies un peu capricieuses mais pas trop qui l'embêtent mais pas trop. Di Gregorio commence 20 intrigues (vont-elles s'étriper ? se découvrir une soif de liberté qui les poussera à la fugue ? lui rendre la vie impossible jusqu'à l'assassinat ? squatter son intérieur ?), et n'en suit aucune, préférant filmer des dialogues inconséquents mais si naturels entre les mémés. Ce qui fait que quand le générique arrive, on a comme l'impression qu'on en est qu'au hors-d'oeuvre, pour filer la métaphore du déjeuner. Di Gregori est le scénariste de Gomorra, on s'attendait à du lourd ; mais, sûrement trop amusé par ces actrices amatrices et taquines, il a préféré abandonner toute ambition narrative pour les suivre dans leurs petites humeurs ; or, elles ne sont pas assez intéressantes pour faire un film, et comme actrices et comme personnages.

le_dejeuner_du_15_aout_1On soupçonne Di Gregorio d'avoir tenté de nous faire une chronique sociale désabusée, avec ces portraits d'êtres délaissés au milieu d'un immeuble vide (le fantôme de Scola et sa Journée Particulière rôde dans les coins (mais pleure sa mère)), avec cette petite musique mélancolique et douce-amère, avec ces échappées dans une Rome vidée de toute vie, avec ce célibataire vieillissant et ces mères sans enfants. Mais il aurait fallu un autre coup de plume pour parvenir ne serait-ce qu'au petit doigt de pied de ses modèles. Le Déjeuner du 15 août a des arrière-goûts de simple apéritif aux pistaches périmées...  (Gols 25/06/09)


Critique assez acerbe de mon camarade qui a pour circonstance atténuante d'habiter en face d'un hospice de vieux où une femme hurle toutes les nuits... Oui, bon, c'est anecdotique, tout comme le film me dirait-il, qui bénéficie plus en effet d'un rythme d'hospice que d'un tempo échevelé, propre aux comédies italiennes des années 70. Même si le film ne prête pas vraiment à conséquence, il y a dans ce portrait de vieilles dames qui se comportent finalement comme des gamins (celle qui boude pour avoir sa télé, l'autre qui mange en cachette, une troisième qui fait une fugue et a le sang encore chaud bouillant...) quelque chose de gentiment attachant, celles-ci se permettant une sorte de baroud d'honneur de petits plaisirs, à l'heure où tout le monde se fait une joie de s'en débarrasser. Gianni di Gregorio qui interprète leur hôte, un vague sourire gêné de circonstance pendu constamment aux lèvres, endosse le tablier, se force à être aux petits soins pour ces vieilles tout en empochant insidieusement leur thune pour le dérangement. Mais le type est brave et accepte cette invasion d'aïeules en jouant le jeu, bon gré mal gré. C'est vrai qu'au niveau des développement des scènes et des rebondissements, Di Gregorio livre le minimum gianni_di_gregorio_in_una_scena_del_film_pranzo_di_ferragosto_84744syndical, et son film a d'ailleurs plus des allures de moyen-métrage que d'oeuvre totalement achevée : il ouvre des pistes sans jamais chercher à les conclure comme s'il voulait étirer au maximum les instants présents, instants dont profitent "malicieusement" ces vieilles avec leurs petits caprices avant qu'elles regagnent leur foyer et leur solitude. Ca mange pas de pain, ça sent un peu le sapin mais on passe malgré tout une petite heure qui n'est pas déplaisante. L'ami Gols a la dent dure, eheh, je tempère en ne donnant qu'à peine un petit coup de dentier. De circonstance, oui, c'est ça...  (Shang 20/02/10)

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