LIVRE : Plus cons que ma Tumeur de Michel Mabilon - 2009
Pas tous les jours que le Maire de son mariage écrit un livre. L'ami Gols en est témoin. Bref, on est plus au niveau du récit d'un type qu'on respecte chaleureusement (il a quand même été jusqu'à domicilier ma femme chez lui et jusqu'à prononcer quelques mots en malgache que personne n'a compris d'ailleurs, ma femme incluse, mais l'esprit était là; je lui dois également, à l'époque où il avait son cabinet à l'étage du garage familial, le record d'une bouteille de porto descendue en moins de trente minutes, touchant à peine mon dû, buvant surtout ses paroles - pendant qu'il enquillait grave - et ses anecdotes fendardes) que dans la Grande Littérature, certes, mais cette petite histoire de sa vie contée sur un ton vif et alerte n'en demeure pas moins très plaisante. J'avais déjà eu un aperçu de l'essentiel, il y a bien une bonne dizaine d'années de cela, quand j'avais lu un premier jet de cette mouture : il focalise sur ses premiers problèmes de santé, des sortes de malaise à répétition, et son face à face avec la Médecine avec un grand M - et les médecins, avec un "m" minuscule; neuropsychiatre de son état et connaissant toutes les arcanes de ce monde en blouse blanche, il décrit en connaisseur averti les réactions de ses confrères... Et faut reconnaître qu'un bon paquet en prend pour son grade, des internes fils à papa au grand ponte incompétent - ayant le sens de la formule (le père Mab, conteur de comptoir devant l'absolu), ça décanille; j'avoue ma petite préférence pour ce commentaire finaud sur un "agrégé" : "déplumé, avec un air de premier de la classe; s'il a trouvé le premier virus de l'hépatite, c'était sans doute une auto-observation". Personne ne sera vraiment capable de mettre vraiment le doigt sur son problème, et cela ne donne pas franchement envie de tomber malade en France... (En Chine, c'est pire, vi... Heureusement qu'ici personne n'a le temps de tomber malade). Personnage définitivement attachant, ultra bon vivant (quelques excès d'alcool, oui, peut-être, je reste petit joueur), le père Mab ne mâche jamais ses mots et on les boit, paradoxalement, comme du petit lait. Ca donnerait forcément envie de trinquer avec lui dans la foulée pour évoquer entre autres, plus en détails, son expérience avec le professeur Henri Laborit ou ce mois de Mai 68 vécu comme délégué de l'UNEF, mais cela n'est que partie remise, croisons les doigts, lors d'un prochain séjour en France, en 2011, juste avant la fin du monde. La bise affectueuse, Maire patriarcal.