The Canary Murder Case (1929) de Malcolm Saint Clair & Frank Tuttle
Un film plus collector que vraiment passionnant même si l'enquête policière menée par un William Powell encore plus fin que ses moustaches vaut se pesant de graines. Louise Brooks est non seulement doublée, mais n'a droit en plus qu'à une poignée de séquences - ayant préféré un autre engagement en Allemagne; Jean Arthur n'est pas à meilleure enseigne, avec juste quelques miettes de plans... Bon, on est au début du parlant, c'est un fait, on a un peu l'impression d'assister à une méthode pour apprendre l'anglais mais ne soyons point caustique; après une belle introduction avec la Louise sur sa balançoire en meneuse de revue, il faudra se contenter pratiquement de plans très figés au commissariat ou sur les lieux du crime. Le film a beau tenter d'introduire quelques personnages "haut en couleurs" - un black bègue, un sergent qui se la pète, un docteur léninisé ultra vénère, un coupable neurasthénique,... - c'est bien William Powell qui tient la baraque et qui tente petit bout par petit bout de faire des déductions sherlockhomelsques plus ou moins tirées par les cheveux : il trouve des indices de la mort qui tendraient à faire croire qu'il a lu auparavant le scénar en cachette, et ira jusqu'à organiser une partie de poker entre les accusés du meurtre de Louise Brooks (la plupart étant des prétendants qu'elle s'apprêtait à faire chanter) pour tenter de cerner le caractère psychologique du criminel... L'histoire réussit à incorporer dans la résolution du crime un élément sonore, ce qui est finalement relativement bien vu en cette nouvelle ère cinématographique. Le rythme est haché, les acteurs sont figés comme des spectres - sans parler de l'image qui a terriblement morflé -, c'est un peu un Cluedo vintage qui manque de punch mais on n'est pas mécontent malgré tout d'avoir capté les rares apparitions d'une Louise dans un rôle destiné à être hautement cocochanélisé. Collector, disais-je...