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Shangols
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15 janvier 2010

Toute la Ville en parle (The Whole Town's Talking) (1935) de John Ford

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Difficile de reconnaître la patte de Ford au niveau de la mise en scène, mais surtout dans le choix de ce scénar, authentique screwball comedy. Le résultat est ma foi pas déplaisant du tout notamment grâce aux acteurs : le pin's Edward G. Robinson qui endosse un double rôle se taille la part du lion, et la pimpante Jean Arthur qui craque - allez comprendre pourquoi - pour ce modeste employé de bureau qui n'a pourtant po grand chose pour lui, incarne avec une belle énergie cette jeune femme franche du collier. Deux petits gus - le chef de bureau, Etienne Girardot - et le "chercheur de prime" - Donald Meek - avec leur maigre silhouette et leur air pincé ajoutent également un peu de sel dans cette agréable comédie aux effets spéciaux (lorsque les deux Robinson sont à l'écran) relativement réussis.

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Le gars Jones, petit employé qui fait po de bruit, vit avec son pinson et son chat, et voue un véritable culte à la blonde Miss Clark... Pour la première fois en huit ans, notre gars arrive à la bourre au taff et les soucis ne font que commencer : Miss Clark, le journal à la main, remarque que Jones est le portrait craché de l'ennemi public numéro, "Killer" Mannion; cela provoque forcément l'hilarité générale dans le bureau et notre Jones de se regarder dans un miroir déformant : il sera forcément par la suite beaucoup question d'identité usurpée et du jeu sur les apparences. Jones déjeune tranquille avec la chtite miss Clark qui l'a rejoint avant que, cela ne pouvait pas louper, trois mille policiers lui tombent dessus... Notre Jones est interrogé pendant un bon paquet de temps au commissariat (ca traîne un petit peu en longueur, la farce) avant d'être enfin relaché; on lui file une sorte de "passeport" officiel qui prouve qu'il n'est point Mannion. Seulement sitôt arrivé chez lui, il trouve le Mannion qui se cache dans l'ombre pour lui emprunter ce passe (ben ouais, j'aurais fait poreil - on sentait forcément le coup venir): la nuit, Mannion fait de sales coups et dort la journée chez notre pauvre Jones qui n'en mène pas large...

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Deux caractères totalement antithétiques - s'il est courant pour Robinson de jouer les truands avec sa trogne, il est assez surprenant de le découvrir dans ce rôle d'employé tout couillon -, et c'est forcément un régal pour l'acteur. Il se retrouve souvent face à lui-même dans le même plan (joliment faite, cette scène où Robinson tend une lettre à Robinson (photogramme ci-dessus - allez, je pète la magie du truc, il y a une fine coupure, au niveau du haut du bras qui tend la lettre) jouant à la fois le type hargneux, méchant comme un pou et le gazier tout effacé qui voudrait bien se faire oublier... La bonne et grande idée du scénar, c'est bien sûr lorsque Mannion se fait passer pour Jones (Robinson 1 imite Robinson 2 tout en restant Robinson 1... vous me suivez ?), puis vice versa... A ce petit jeu-là, Robinson excelle, mais la séquence encore où je le préfère c'est lorsqu'en Jones, complètement bourré par son patron qui a voulu le remercier pour la publicité qu'il a faite pour la boîte, débarque dans son bureau en faisant le mariole - ses collègues sont morts de rire et ils n'ont pas trop à se forcer, tant Robinson est vraiment hilarant en petit mecton qui se la pète. Comme la conclusion du film est, qui plus est, finement emballée, l'on demeure assez satisfait du bon petit moment qu'on a passé... Même si heureusement qu'il y a le nom de Ford au générique de début, sinon, franchement, je n'aurais jamais deviné quel était le réalisateur de cette sympathoche comédie. Là, j'avoue.   

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