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7 janvier 2010

La Mascotte du Régiment (Wee Willie Winkie) de John Ford - 1937

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Voilà notre John qui s'aventure vers le film pour enfants, et qui délaisse un peu ses hommes entre eux pour mieux développer un nouveau concept : les hommes entre eux mais avec une fillette en plus. Adaptation du joli conte de Kipling, Wee Willie Winkie est mignonnet, tout sucré et gentil, et s'il n'est pas le film le plus formellement brillant de son auteur, on passe un moment bon-enfant à suivre cette historiette. C'est délicieusement exotique, et Ford parvient très bien à rendre son univers attrayant : on est dans l'Inde du XIXème siècle, comprenez : les studios d'Hollywood déguisés en Inde du XIXème siècle. On doute un peu de la véracité documentaire de la chose, tout n'est que pacotille et carte postale, mais le fait est que ça ajoute un charme indéniable. Le décor rappelle Tintin, dans la foultitude de détails pittoresques que Ford s'évertue à disséminer à chaque coin d'écran : charmeurs de serpents, marché animé, djellabahs qu'on imagine multicolores, accents chantants, tout y est des clichés sur l'Inde, joliment habillés qui plus est dans un noir et blanc lisse et très joli. Les méchants sont pas vraiment méchants, les gentils sont très gentils, et si batailles il y a, elles sont réduites à quelques coups de feu bien innocents.

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Au sein d'un régiment viril, une petite fille rigolote fait son apparition et devient vite la mascotte de tout le monde : elle séduit les bourrus de service (Victor McLaglen, dans ses pantoufles), arrive à dérider même les plus austères soldats, et va même jusqu'à faire craquer l'immonde rebelle indien que toute la contrée craint. On se demande un peu pourquoi, d'ailleurs : Shirley Temple a c'est vrai beaucoup de talent malgré ses jeunes ans, mais son personnage et ses minauderies ont déclenché chez moi des envies de meurtre plus que de la tendresse pour elle. Ford ne sait pas filmer les enfants, dirait-on (pourtant, Just Pals était craquant), ou en tout cas les prend pour de petits singes savants, attendrissants uniquement quand ils imitent les gestes des adultes. La fillette devient un vrai petit soldat, rentre dans les confidences des légionnaires, et finit même par stopper la guerre qui fait rage par son innocence. Oui, c'est gentillet, je l'ai dit. Quelques gags rigolos, un exotisme de Prisunic, des acteurs convaincus, quelques petites séquences fortes en spectacle : on s'en contentera pour cette fois, en fermant les yeux sur la mièvrerie de la chose. Ford et toute l'équipe ont l'air de prendre beaucoup de plaisir à cette minuscule oeuvrette, et leur plaisir étant communicatif, on adhère. But atteint, donc.

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