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2 janvier 2010

Inferno de Dario Argento - 1979

vlcsnap_2010_01_02_19h48m18s6Ah le bon vieux nanar ! Je confesse ne pas être un Argentophile, mais là, quand même, on touche le fond. Même Alan Parker aurait trouvé too much cette esthétique clipeuse proprement immonde, même Jean-Pierre Mocky passe plus de temps sur le jeu des acteurs, même Jean-Michel Jarre aurait pondu une musique meilleure. Que dire devant la profonde nullité de ce bidule (que d'aucuns considèrent comme culte, remarquez bien) ? Le scénario est incompréhensible : il est question de trois mères-sorcières qui habitent dans trois villes différentes, oui mais non parce qu'il y a une fille avec un chat qui regarde bizarrement le héros, mais un handicapé est dans le coup, sauf qu'un libraire se fait bouffer par des rats avant d'être égorgé par un cuisinier, mais oui mais non parce que le voisin est dans le coup aussi mais se fait tuer, mais il y a un cadavre dans de l'eau, mais qui mène à une cave où on trouve des bouts de livres en latin, mais... Rien compris, c'est bien simple. Je veux bien reconnaître que là réside peut-être la seule qualité du film : avec une confondante naïveté, Argento balance toute trace de trame aux orties et se contente de scènes horrifiques. C'est mignon : le gars veut faire peur, et se fout bien de savoir qui fait peur à qui et qui tue qui.

vlcsnap_2010_01_02_20h27m05s240Sauf que, détail ennuyeux, le film fait peur comme une pub pour les jeans des années 80. 99% du métrage consiste à faire errer des donzelles issues d'on ne sait où (mais qui sont toutes ces nanas ?) dans des couloirs bleus et rouges, avant de nous les montrer décimées par on ne sait qui. Si les premières séquences sont un poil intrigantes (une plongée dans la flotte bien travaillée au niveau des sons), on s'arrache bien vite les cheveux devant ces scènes répétitives toujours construites de la même façon : une fille qui avance doucement vers l'endroit évidemment le plus torve, avant qu'une main la saisisse et ne l'emmène ad patres. Le tout dans les mêmes néons que le "Copacabana" de La Baule. Argento balance sa musique au petit bonheur, ce qui donne parfois un effet éminemment comique à ses scènes : un gars qui marche, et boum on a une espèce de chant gothique tonitruant, qui arrive n'importe où et se termine n'importe quand. Quant aux acteurs, ils sont affreux, peut-être aussi parce qu'ils n'ont absolument rien à jouer. Pas de personnage en effet à se mettre sous la dent dans ce défilé de simples victimes en instance, dont on sait pertinemment qu'ils vont mourir derrière la vlcsnap_2010_01_02_20h52m27s97prochaine porte. Même les quelques séquences qui auraient pu être intéressantes (le gars bouffé par les rats, ou une attaque de chats) sont mal fagottées, mal montées, incompréhensibles à tous les niveaux (où sont les personnages ? qui sont-ils ? pourquoi meurent-ils ?). Le terme "kitch" semble avoir été inventé par Argento en 1979 : je ne souhaite à personne de tomber un jour sur cette série Z+, ça serait dommage de se blesser l'oeil.

Commentaires
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Etrange, ce film me fascine autant que la filmographie d'Argento depuis Profundo Rosso jusqu'à Phénomène. Faudrait que je le revois puisque, vu sur Arte il y a deux ans à la télé et j'en avais tout simplement cauchemardé le soir-même. Et, sinon, il est bel et bien considéré comme culte. D'ailleurs, de mémoire, Wild Side prépare sa restauration pour 2010/2011.
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